Éditorial : Qui vote?
Par Rédaction
Les élections municipales qui viennent de se terminer affichent un taux de participation famélique. Pourtant, certaines de nos municipalités montrent l’exemple avec une participation admirable, voire prodigieuse. Comme quoi les élections municipales sont, d’abord et avant tout, une affaire locale, communautaire.
À travers le Québec, c’est 38,5 % des électeurs qui ont exercé leur droit de vote. C’est une diminution appréciable, comparée au taux de participation en 2017, déjà bas à 44,8 %.
Notons que Saint-Sauveur est pratiquement dans la moyenne, avec un taux de participation de 38,3 %. Si vous voulez vous convaincre du poids de votre vote, citoyens sauverois, dites-vous que Jacques Gariépy a été réélu maire avec à peine 69 voix, devant son adversaire Luc Leblanc.
Mauvais élèves
Certains candidats défaits déplorent par ailleurs le faible taux de participation, et avec raison.
Dans le palmarès peu admirable des municipalités de la région où l’engouement était au plus bas, on note d’abord Saint-Adolphe-d’Howard (31,6 %) et Sainte-Adèle (31,1 %).
À Saint-Jérôme, c’est plus bas encore, avec seulement 29,6 % des électeurs qui se sont déplacés.
Certains électeurs sont restés chez eux en prétextant un choix de candidats trop limité ou décevant. Pourtant, la course serrée à quatre pour la mairie de Sainte-Sophie n’a mobilisé que 27,5 % des électeurs.
D’autres électeurs se plaignent qu’ils ont trop de choix, trop de bulletins de vote à remplir, trop de décisions à prendre. À Saint-Sauveur, on vous remettait huit bulletins de vote : un pour la mairie, un pour la préfecture, et six pour les postes de conseiller. Pourtant, à Saint-Hippolyte, qui se retrouve en queue de peloton seul le poste de maire était en jeu. Malgré cela, un déplorable 20,7 % des électeurs se sont déplacés pour tracer leur X.
Convaincre, inspirer, mobiliser
Toutefois, certains candidats déçus attribuent à mots couverts leur défaite au faible taux de participation. Mais c’est là, justement, tout le défi de la politique, qu’elle soit municipale ou autre. Il ne faut pas seulement convaincre les électeurs de voter pour soi, mais bien de voter tout court!
Oui, il faut convaincre que nos idées sont les meilleures, mais aussi qu’elles répondent à des problèmes importants, pressants, cruciaux pour notre communauté, aujourd’hui et demain. Parce qu’avoir l’approbation de ses concitoyens, c’est bien, mais mobiliser sa communauté derrière soi et sa vision, c’est encore mieux. Après tout, ça prend des bras et des têtes pour la mettre en œuvre, cette vision.
C’est pourquoi nous devons saluer les municipalités où la participation a été la plus grande. À Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, 51,6 % des électeurs se sont prononcés. À Wentworth-Nord? Un surprenant 66,0 %.
Mais ce sont vraiment les plus petites municipalités qui sont, et de loin, les plus engagées. À l’Estérel, 381 citoyens ont voté, soit 78,6 % d’entre eux. À Lac-des-Seize-Îles, qui est encore moins populeuse, les 293 électeurs qui ont voté représentent une participation spectaculaire de 83,1 %.
Estérelloises, Estérellois; Seiziliennes, Seiziliens : nous vous saluons, et nous admirons votre enthousiasme et votre engagement!
Une affaire locale
Ces petites municipalités nous rappellent que le gouvernement municipal est, sans équivoque, celui qui est le plus près de nous, de nos voisins et de notre quotidien. L’administration de notre communauté est d’abord une affaire locale : c’est l’évidence même!
Ainsi, rappelons que c’est surtout le travail de nos élus, durant leur mandat de quatre ans, qui influence la participation… aux élections suivantes. Nos élus ont maintenant quatre ans pour nous convaincre, par leurs actions mais aussi par leurs paroles, que notre vote peut accomplir quelque chose : mettre des projets en branle et rendre réelles des idées, des rêves et des ambitions.
Élus : montrez-nous que notre vote en vaut la peine!