Réjean Charbonneau de retour en selle armé d’une équipe et d’un discours

Par nathalie-deraspe

Sainte-Adèle

En 2008, Réjean Charbonneau a brigué la mairie comme un seul homme, sans équipe ni organisation. Malgré tout, le retraité d’Hydro-Québec a terminé à 600 voix de son rival, Claude Descôteaux. Cette fois-ci, il convoite le siège du maire sous l’égide du parti Vision Citoyens.

Derrière cette campagne, le relationniste Gilles Néron, de ce qui est convenu d’appeler «l’affaire Néron». Un dossier qui s’était rendu en Cour suprême et qui mettait dos à dos des journalistes de Radio-Canada et la Chambre des notaires du Québec. Un résidant de Sainte-Adèle depuis 8 ans, qui se dit grandement préoccupé par les questions municipales. «J’ai pris des notes, j’ai fait beaucoup de recherches et j’ai rencontré les gens un à un. Quand on double nos taxes et qu’on m’offre pas plus de services, je grimpe dans les rideaux.» Le fruit de sa patience s’appelle Vision Citoyens. Un parti dont la marque de commerce est l’écoute et l’éthique. Et quand on lui demande pourquoi ne pas faire le saut en politique, Gilles Néron répond laconiquement qu’il a un livre à écrire. Sur l’affaire Néron, justement. Un projet qu’il repousse depuis trop d’années, apparemment. Un cinéaste serait même intéressé à mettre sur pellicule les 12 ans de cette saga.

Gilles Néron a fouillé. Et il n’a pas aimé pas ce qu’il a trouvé. Il dénonce tout de go les accointances entre la mairie et la Chambre de commerce, les investissements faramineux dans la Corporation de la Rolland et l’emprunt de 5,2 M$ qui s’y rattache. Il dénonce la multiplication des réunions extraordinaires du Conseil, 12 en 10 mois. Et les panneaux publicitaires du tournoi de golf de Claude Descôteaux, qui à ses yeux, font partie d’une campagne électorale déjà bel et bien amorcée, payée avec les fonds de la municipalité…

Vendre le discours d’un autre?

Gilles Néron a plus d’une idée derrière la tête, mais le candidat Réjean Charbonneau ne semble pas s’en offusquer pour autant. Les deux hommes affirment que leur discours reflète celui d’une majorité d’Adélois qui ont depuis trop longtemps jeté la serviette. «Quand on s’occupe de nos affaires, on peut arriver à changer le monde», soutient Gilles Néron.

Réjean Charbonneau résume son projet électoral en un mot : renaissance. «La meilleure façon de tuer une ville, c’est d’augmenter les taxes, affirme le candidat à la mairie. Certaines personnes ont vu leur taux de taxation grimper de 82% en 5 ans. Claude Descôteaux tirait à boulets rouges sur Marlène Houle, mais rien n’a été fait. J’ai connu la décroissance de la ville. On a pris le tourisme comme quelque chose d’acquis. La Chambre de commerce ne fait pas le boulot qu’elle devrait faire. Il y a un diagnostic à poser. Et ne venez pas me dire que Sainte-Adèle ne fonctionne pas à cause de la côte! En 1970, la côte était là et il y avait plein de commerces qui fonctionnaient. À Québec, c’est juste ça des côtes, et y’en a du monde!»

Réjean Charbonneau admet qu’il n’est pas un homme de discours, mais il prétend être entouré d’une équipe suffisamment dynamique pour livrer la marchandise. Pas question de toucher à l’Ilôt Grignon. Il envisage plutôt de profiter de cet espace vert pour y amener un marché public et y installer des artistes, histoire de ramener les gens au centre-ville et d’y insuffler un sentiment d’appartenance. «Il faut redonner à Saint-Adèle un cachet distinctif et réunir les forces vives au lieu de les confronter.»

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