Hôpital régional de Saint-Jérôme : Les maires sous le choc, le syndicat dénonce

Par France Poirier

Au lendemain d’un reportage de Davide Gentile de Radio-Canada qui met en lumière l’incidence de la vétusté sur la qualité et la sécurité des soins de santé à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme (HRSJ), les élus de la région se disent sous le choc.

Bruno Laroche, président du CPÉRL et Stéphane Maher, maire de la ville de Saint-Jérôme, ont joint leur voix. « Tout d’abord, nous sommes extrêmement préoccupés par la situation exposée. Nos pensées vont d’abord et avant tout aux citoyens de Saint-Jérôme et de l’ensemble de la région des Laurentides, à leur santé, à leur droit d’obtenir des soins de qualité et surtout sécuritaires. Nous voulons témoigner de notre solidarité envers le personnel médical et hospitalier qui travaille chaque jour sur le terrain, en contexte de pandémie en plus, dans des conditions de vétusté extrêmement difficiles et épuisantes », martèlent d’entrée de jeu les deux élus municipaux.

Le CPÉRL se pose de sérieuses questions : comment expliquer qu’à la fin du mois de septembre, le CISSSL indiquait avoir mis fin à un épisode d’éclosion et qu’il avait déployé tous les efforts, que tout était sous contrôle, alors qu’on se retrouve après à peine 4 à 6 semaines avec un autre épisode d’éclosion? « Nous nous attendons à ce que le CISSSL soit en mode action, et pas en réaction », souligne Bruno Laroche.

Le syndicat choqué

Pour le vice-président du Syndicat des professionnels en soins FIQ des Laurentides, Denis Provencher, qui représente 4 500 infirmiers, infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, dont 1500 à Saint-Jérôme : « C’est la cacophonie! Les mesures maximales ne sont pas là. L’employeur fait tout pour enlever la motivation de son personnel. Les professionnels de la santé vont tout prendre les mesures qu’ils peuvent pour protéger le public et se protéger avec les équipements fournis par l’employeur. Mais quand tu passes d’une zone verte à une zone rouge, en plus que tu es en temps supplémentaire, et à force de se promener partout, ce n’est pas toujours évident. »

Denis Provencher, vice-président du Syndicat des professionnels en soins FIQ des Laurentides.

Il ajoute que c’est un virus qui est dangereux, facile à propager. « Ç’a été des mauvaises décisions de mettre deux et trois patients par chambre. La PDG assumait les décisions qui ont eu un impact direct en lien avec les décès. C’est irresponsable », soutient Denis Provencher. Il ajoute que 363 de ses membres ont contracté le virus depuis mars dernier.

La direction du CISSS se défend

Au lendemain du reportage peu élogieux, la présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, Mme Rosemonde Landry, a tenu à rassurer la population concernant la qualité des soins et services qui sont donnés à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme.

« Nous ne nous sommes jamais cachés pour dire que notre hôpital a grandement besoin d’investissements depuis de nombreuses années. Cela n’empêche pas nos équipes de travailler avec coeur et professionnalisme pour offrir les meilleurs soins possibles à la population », s’est défendue Mme Landry. Concernant les éclosions de COVID-19 dans l’établissement, la PDG indique que la circulation active du virus dans la communauté complique la prévention.

Ainsi, seulement deux unités d’hospitalisation sont toujours en éclosion et sous surveillance actuellement à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme (en date du 24 novembre). De nombreuses actions sont d’ailleurs déployées afin d’y faire la lutte au virus, notamment l’augmentation des désinfections, le port de matériel de protection en tout temps, la surveillance active des symptômes, ainsi que le dépistage préventif du personnel et de certains patients.

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