Saint-Adolphe-d’Howard dépose son argumentaire
Par Valérie Maynard
Révocation de la décision de la Régie de l’énergie
Le 1er novembre, Saint-Adolphe-d’Howard s’est rendue devant la Régie de l’énergie pour demander la révocation de la décision rendue le 31 août dernier, portant sur la demande d’autorisation d’Hydro-Québec relative à la construction de la ligne à 120 kV du Grand-Brûlé — Dérivation Saint-Sauveur.
Le dépôt de l’argumentaire s’étant finalisé le 7 novembre, la balle est désormais dans le camp de la Régie qui pourrait bien prendre quelques mois avant de faire connaître sa réponse. « Difficile en effet de connaître les délais avec précision », a reconnu Catherine Berbery, adjointe à la direction générale et responsable des communications à la municipalité.
En substance, Saint-Adolphe demande à la Régie de décider de l’ouverture du recours et de révoquer sa décision. La Municipalité évoque des « vices de fond et de procédure ». Dans son argumentaire, elle fait valoir que le respect par la Régie des exigences de l’équité et l’exercice de ses pouvoirs d’autorisation dans une réelle perspective de développement durable auraitchangé le résultat des délibérations et aurait mené au refus de l’autorisation du projet d’Hydro-Québec tel que soumis.
Si la Régie accepte, Hydro-Québec devra vraisemblablement présenter une nouvelle demande. Si elle refuse, le projet pourra voir le jour. Parallèlement, et avant toutes choses, Hydro-Québec devra aussi obtenir un certificat d’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Solidarité brisée
Tout ceci prend place avec, pour toile de fond, la modification du schéma d’aménagement, autorisée par huit des dix maires de la MRC des Pays-d’en-Haut, en octobre dernier. La mairesse de Saint-Adolphe, Lisette Lapointe, parle de solidarité brisée. « Après trois ans de solidarité sans faille, cette étonnante décision donne le feu vert à Hydro-Québec qui pourra désormais passer sa ligne à haute tension où bon lui semble sur le territoire de la MRC », a-t-elle fait valoir.
La consultation publique qui devait suivre cette décision, et au départ prévue le 6 décembre, a finalement été annulée par la MRC.
Rappelons que lors du conseil des maires du 11 octobre dernier, la mairesse de Saint-
Adolphe a proposé aux maires une résolution leur demandant de surseoir à leur décision d’autoriser la modification du schéma d’aménagement jusqu’à ce que le processus d’autorisation du projet devant la Régie de l’énergie soit complété et que la MRC ait obtenu toutes les études d’impact environnemental nécessaires à la prise de cette décision, mais en vain.
Outre elle-même et le maire suppléant de Wentworth-Nord, André Soucy, tous les autres maires ont autorisé la modification. Par ce geste, déplore Mme Lapointe, les élus ont choisi de renier la Charte des paysages des Laurentides, « l’une des premières du genre au Québec ». Ce faisant, c’est aussi tout le territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut qui s’en trouve aujourd’hui fragilisé.