(Photo : Marie-Catherine Goudreau)
Marjorie Bourbeau, Jacques Rajotte et Christine Bush, citoyens de Saint-Adolphe-d'Howard, s'opposent au projet immobilier près de chez eux.

Saint-Adolphe-d’Howard : Le domaine L’Ultime voit le jour malgré l’opposition des citoyens

Par Marie-Catherine Goudreau

La construction de nouvelles rues pour le projet immobilier du domaine L’Ultime à Saint-Adolphe-d’Howard a débuté la semaine dernière. Des citoyens craignent que le développement de 34 maisons ne détruise les milieux humides et la biodiversité dans ce secteur et demandent à la Municipalité de mettre le projet sur pause.

Le projet immobilier de 25 acres du Groupe Sierra est situé dans le secteur de Saint-Adolphe en haut près du lac Cornu. Les résidents à proximité allaient souvent marcher dans des sentiers non-officiels du secteur, grâce à des ententes de passage avec l’ancien propriétaire.

Malgré cette opposition qui persiste depuis plusieurs mois, notamment avec des pancartes, des affiches et des manifestations, le projet immobilier va voir le jour puisqu’il est conforme à la règlementation.

Inquiétudes concernant les impacts sur la nature

Les citoyens s’inquiètent surtout de la destruction des milieux humides dans ce secteur. Le promoteur du domaine L’Ultime avait mandaté la firme Amphybia pour réaliser une étude environnementale, qu’il avait exposée lors d’une présentation du projet à la population. Le groupe de citoyens indiquaient cependant que cette étude omettait plusieurs milieux humides, selon les observations qu’ils ont réalisées avec un biologiste en se rendant sur les lieux.

« On a mis de la pression sur la Ville et de façon parallèle, on s’est adressé à notre députée Agnès Grondin [adjointe parlementaire du ministre de l’Environnement]. […] On nous a dit que nos craintes étaient bien fondées, mais que le Ministère ne pouvait pas agir avant que les travaux soient commencés », explique Jacques Rajotte, un des citoyens qui s’opposent.

Ainsi, la Municipalité a réalisé une autre étude de contre-expertise. Toutefois, cette étude n’a pas été rendue publique par la Municipalité, ce qui fait douter les citoyens. Selon le maire, Claude Charbonneau, la Municipalité n’est pas obligée de rendre cette étude publique, comme il s’agit encore d’un document de travail. M. Charbonneau ne pouvait pas expliquer au Journal les différences entre les deux études, comme il n’en a pas pris connaissance. C’est plutôt le Service de l’urbanisme et de l’environnement qui les a étudiées. Mais il n’a pas été possible de parler avec une personne du service avant l’heure de tombée.

Les citoyens demandent donc que le projet soit mis sur pause et que le permis de construction soit suspendu. Ils souhaitent aussi que les études environnementales soient rendues publiques. Toutefois, selon le maire : « Le promoteur a le droit de construire s’il respecte la règlementation. Je ne peux pas me lever et l’empêcher de faire ça. Je n’ai pas ce pouvoir. »

Certificats d’autorisation ?  

Dans le protocole d’entente, dont le Journal a obtenu copie, on y indique : « Avant l’émission du permis de construction de rue, le promoteur s’engage à obtenir une autorisation ministérielle du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques, ou une lettre de non-assujettissement des travaux », peut-on lire dans le document. Toutefois, le 23 octobre dernier, les travaux d’excavation et de construction ont commencé, sans autorisation ministérielle, ce que déplorent les citoyens.

Questionné sur cet article du protocole d’entente, le maire affirme que le promoteur n’avait pas l’obligation d’avoir un certificat d’autorisation ou une lettre de non-assujettissement. « Le Ministère se fie au rapport, mais ne donne plus ça », dit-il.

M. Octeau-Piché explique quant à lui qu’il n’était pas assujetti à un certificat d’autorisation, selon des biologistes et des ingénieurs en environnement qui ont évalué le projet et le terrain. « Il y a des critères pour déterminer si les articles s’appliquent selon les travaux. Mais on n’est pas assujettis à ces articles étant donné qu’on ne détruit aucun milieu humide et hydrique », indique M. Octeau-Piché.

« On a engagé des professionnels pour faire une étude sur les milieux humides, puis on a fournit la documentation nécessaire. Mais ce n’était pas suffisant, donc les citoyens ont demandé une contre-expertise. Mais ça n’a rien changé au projet », souligne le promoteur.

Selon Ghyslain Octeau-Piché, « l’environnement est au coeur du projet ». Il indique d’ailleurs que le projet doit respecter une liste « très exhaustive » de recommandations et d’obligations pour protéger l’environnement, dont le lac, mentionne-t-il. « On compte s’y conformer. »

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