Saint-Jérôme : Le torchon brûle entre le maire Gascon et le député Robert

Par nathalie-deraspe

Le député de Prévost a tenu à se défendre des accusations portées contre lui la semaine dernière par les maires Marc Gascon et Germain Richer, ainsi que de la députée bloquiste de Rivière-du-Nord, Monique Guay, qui l’accusent d’avoir délaissé ses fonctions.

Dans une conférence de presse tenue jeudi dernier et à laquelle **Accès** a été mis à l’écart, les deux maires et la députée fédérale ont vilipendé en chœur le député Gilles Robert. «Par ses déclarations provocatrices, irresponsables et sans fondement qui vont à l’encontre de la ville de Saint-Jérôme et de son administration, M. Robert contribue grandement à accentuer le climat de méfiance auprès de la population, non seulement jérômienne, mais également auprès des citoyens de la  circonscription de Prévost, et des citoyens des Laurentides », a déclaré le maire Marc Gascon. C’est du moins ce qu’on retrouve dans l’allocution obtenue au lendemain de l’événement. 

M. Gascon aurait ensuite tenu à rappeler les rôles dévolus au député en allant jusqu’à signaler deux dossiers qui auraient échappé à Gilles Robert, soit celui du taux d’achalandage à l’urgence de Saint-Jérôme et celui des aînés privés de bain durant deux semaines, une nouvelle rapportée dans notre édition web du week-end dernier. Le député de Prévost a pourtant pris position dans les deux cas cités. 

« Nous sommes d’avis que M. Robert devrait s’attarder davantage aux dossiers relevant de ses champs de compétences et devrait travailler en concertation avec tous les élus de la région à promouvoir le développement de son milieu », d’ajouter le maire Germain Richer. Ce dernier faisait allusion au dossier litigieux des arénas, pour lequel Gilles Robert a fait plus d’une sortie publique. « Ce n’est toujours ben pas de ma faute si les arénas tombent en ruine, a claironné le député lors d’une conférence de presse tenue en fin de matinée lundi. Le maire Gascon est en poste depuis 15 ans.  L’aréna Melançon aurait pu être sauvé. Là, on nous dit qu’il n’y a pas d’argent à court terme et on développe un terrain. Faudrait quand même s’assurer qu’il y a des sous.»

Division chez les souverainistes

Dans toute cette histoire, la surprise est venue de Monique Guay, qui fait partie de la même famille idéologique que son homologue de Prévost. Plusieurs analystes ont d’ailleurs soulevé le fait qu’il s’agissait sans doute d’une première. Un geste considéré comme « singulier » de la part de M. Robert.

« J’ai été élue députée en octobre 1993 et c’est avec fierté que je travaille avec l’ensemble des maires de mon comté, dont messieurs Richer et Gascon. Jamais nous ne sommes intervenus sur la place publique pour critiquer les décisions prises par notre palier de gouvernance respectif», de dire Monique Guay. Cette déclaration laissait sous-entendre clairement qu’il n’en était pas de même pour Gilles Robert. Au lendemain de sa sortie publique, un communiqué laconique était émis en son  nom, mais le mal était déjà fait. Un mal que ne s’explique toujours pas le député. « S’il y avait eu quelque chose, elle aurait pu venir me le dire. Son bureau est à côté du mien. » 

La réponse de cet impair pourrait se trouver dans le passé. Lors de la dernière investiture du parti Québécois, 5 candidats étaient en lice. Parmi eux, Rhéal Fortin, qui a déjà participé  à l’élection du maire Gascon et qui, en avril dernier, était reconduit à titre de président du Bloc québécois dans Rivière-du-Nord. Gilles Robert n’a pas voulu retenir cette hypothèse quand la question lui a été soulevée, mais admet que la bataille d’il y a trois ans était de taille.

Visiblement choqué du poids des accusations portées contre lui, le député de Prévost a fait la nomenclature des gestes qu’il a posés au cours des dernières années. Celui-ci a contre-attaqué, en s’en prenant davantage à Marc Gascon qu’à ses deux autres adversaires. Il accuse ce dernier de vouloir faire cavalier seul. « Il va falloir qu’il change son comportement», a-t-il tonné.

Par voie de communiqué, le président du caucus des députés du parti Québécois et député de Labelle, Sylvain Pagé, est venu à la rescousse de son collègue de Prévost, en soulignant que Marc Gascon n’a jamais donné suite à ses demandes de rencontre. Un fait à nouveau dénoncé lundi par Gilles Robert. «Heureusement que j’ai l’appui de mes électeurs », a-t-il laissé tomber.

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