Saint-Jérôme prend part au cortège

Par nathalie-deraspe

Le 1er décembre dernier, la façade du Vieux Palais de Saint-Jérôme, symbole vivant du centre-ville, s’est soudainement illuminée. Une façon unique de rappeler que Saint-Jérôme s’oppose à la peine capitale, tout comme plus de 1000 cités dans le monde, la dernière en lice étant Vancouver-Nord.

L’événement «Villes pour la vie – Villes contre la peine de mort», est célébré chaque année à pareille date à l’initiative de la communauté de Sant’Egidio, en collaboration avec des organisations de défense des droits de l’homme et les administrations municipales de plusieurs pays du monde, afin de rappeler que c’est le 30 novembre 1786, que fut décidée la première abolition de la peine de mort par le grand-duché de Toscane.

Une trentaine de personnes issues de divers organismes de la région dont Amnistie internationale, Développement et Paix et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture ont paradé, lampion à la main, autour du parc Labelle, pour représenter des centaines de citoyens opposés à la peine capitale. Monseigneur Pierre Morissette, évêque du diocèse de Saint-Jérôme et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) était présent. «Il y a de ces choses sur lesquelles il faut constamment revenir, a-t-il rappelé lors de son allocution. La lutte contre la peine de mort fait partie de celles-là. On vit dans une société qui prône la punition et même la punition totale. Mais un retour en arrière n’est pas envisageable.»

Le nouveau responsable des dossiers communautaires à Saint-Jérôme, le conseiller Bernard Bougie, a pour sa part rappelé que chaque fois qu’une action terroriste est menée, il s’en trouve toujours pour exiger la peine capitale. «Le droit à la vie est un droit fondamental et pourtant, il est bafoué partout dans le monde. La peine de mort, a-t-il souligné, n’apporte ni la paix, ni la sécurité, ni la justice.»

La chorale Sant’Egidio a pris le relais de la marche aux lampions, avant que Charles Perreault, d’Amnistie internationale ne vienne rappeler que sur les 59 pays qui maintiennent la peine de mort, 5 sont responsables de près de 95% des exécutions. Il s’agit des États-Unis, de la Chine, de l’Arabie Saoudite, du Pakistan et de l’Iran. Parmi celles-ci, il est souvent question d’exécutions de mineurs.

En 2008, Amnistie internationale a dévoilé qu’au moins 2390 personnes ont été exécutées dans 25 pays tandis que près de 9000 ont été condamnées à mort dans 52 pays. Cette année, le Burundi, le Togo et l’État du Nouveau-Mexique se sont ajoutés aux quelque 139 pays abolitionnistes dans le monde. Au Canada, le taux d’homicides en 2007 était 40% inférieur à celui enregistré avant l’abolition de la peine capitale en 1976.

Ces jours-ci, la section laurentienne de l’organisme est particulièrement active. Le 6 décembre dernier, on commémorait le vingtième anniversaire de la tuerie de Polytechnique à la Place de la Paix de Saint-Jérôme. Ce samedi, Amnistie internationale invite la population à la Vieille gare de Saint-Jérôme afin de participer à son marathon d’écriture. L’événement a pour but d’envoyer massivement des vœux aux prisonniers parrainés par l’organisme et incarcérés ici et là dans le monde. Cette campagne de cartes de vœux est organisée en lien avec la journée anniversaire de la Déclaration universelle des Droits humains, célébrée le 10 décembre de chaque année. Une chorale formée d’une soixantaine d’enfants viendra agrémenter la journée, qui se terminera avec la performance du groupe néo-celtique Aveladeen.

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