(Photo : Courtoisie)
Une première aire naturelle est protégée à perpétuité à Saint-Jérôme.

Saint-Jérôme : Une première aire protégée à perpétuité

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Un terrain de 14 hectares de milieux naturels à Saint-Jérôme est désormais protégé à perpétuité. Il s’agit d’un don écologique de la famille Saia, qui en a confié la protection et la gestion perpétuelles à l’Institut des territoires. Situé à la limite nord de la ville, à l’ouest du boulevard des Hauteurs, il s’agit d’une première aire protégée à perpétuité à Saint-Jérôme.

Gina Di Salvo (Saia), Lina Saia et Robert Saia sont les donateurs. L’idée vient de Pierre Sylvestre, fils de Lina Saia, raconte ce dernier en entrevue. « J’ai déjà travaillé à Environnement Canada. Ils ne pensaient pas construire, et c’est zoné agricole. Je leur ai suggéré de faire un don écologique. C’est une belle occasion de remettre quelque chose à la société. »

Inspirer d’autres propriétaires

En haut : Marie-Claude Bonneville et Isabelle Marcoux (Institut des territoires), Pierre Sylvestre.
En bas : Gina Di Salvo (Saia), Lina Saia et Robert Saia.

« C’est mon grand-père qui avait ce terrain, depuis 1959. Depuis, il y a eu beaucoup de développement autour. Je trouvais intéressant qu’on puisse faire autre chose », continue M. Sylvestre. Il espère que la protection de ce milieu servira d’inspiration. « Ce serait bien que d’autres propriétaires y pensent aussi. Comme c’est le premier à Saint-Jérôme, je pense que ça peut donner des idées à d’autres. C’est intéressant d’avoir des zones vertes en milieu urbain. »

Aussi, sa famille et lui souhaitaient rendre hommage à son grand-père, Raffaele, décédé en 2000, et à son grand-oncle, Domenico, décédé en 2005. « Mes grands-parents étaient de l’ancienne mentalité. On recyclait tout, on ne gaspillait rien, et finissez vos assiettes ! », raconte M. Sylvestre. Il voit dans ce don écologique un « retour en arrière pour la terre ». « Ils ont toujours été fervents de la nature. Je trouve que ça honore bien leur mémoire aussi. »

M. Sylvestre tient également à souligner l’aide et l’appui de l’Institut des territoires pour protéger ce milieu naturel à perpétuité. « Il n’y a pas beaucoup de gens qui connaissent ça. Ça devrait être plus publicisé. »

Un milieu riche et fragile

Enfin, la famille Saia est très contente de pouvoir protéger un milieu naturel si riche et fragile. L’aire comprend un complexe de milieux humides, constitué de tourbières et d’un marais. La seconde moitié de la propriété est occupée par de vieilles forêts de feuillus nobles, notamment composées du hêtre à grandes feuilles, du tilleul d’Amérique, de l’érable à sucre, de l’érable rouge, du cerisier tardif et du bouleau jaune.

La flore inventoriée compte plus de 50 espèces, dont le frêne noir, une espèce menacée au Canada, et l’érable noir, désigné vulnérable au Québec. La faune compte au moins une quinzaine d’espèces.

De plus, deux sentiers du parc de la Coulée traversent le terrain. Leur accès sera préservé, mais il n’y aura pas de sentiers supplémentaires de tracés, explique M. Sylvestre. « C’est intéressant : ça permet aux gens d’avoir accès à des beaux endroits. Mais on veut en minimiser l’impact. S’il y avait beaucoup de pistes, ça ferait beaucoup d’érosion. C’est un bon compromis. »

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