Saint-Sauveur a maintenant sa chaise des générations
Par Aurélie Moulun
Assis sur l’asphalte, une quinzaine d’élèves de 5e année écoutent d’abord les consignes de Rose Lafleur. Il y aura trois stations, trois étapes de décoration. Derrière Rose se dresse une chaise en bois, très banale, sur une table noire. Les élèves devront la métamorphoser. Elle deviendra la chaise des générations.
En début d’après-midi, le 10 mai, à l’école de la Vallée, Rose Lafleur, animatrice de l’activité, divise les élèves en trois équipes. Regroupée autour de la chaise, la première équipe s’empare de blocs de papier sablé et poncent vigoureusement le bois.
La seconde s’affaire à récupérer des « déchets dégueulasses » qu’elle place dans un grand sac plastique transparent.
Puis, la troisième est en charge de décorer de petits rondins. Les élèves mettent de la couleur et inscrivent une intention ou un geste à faire pour notre planète : « Planter des fleurs », « Recycler c’est important », « Faire une cabane à oiseaux », « Utiliser moins de plastique », peut-on lire.
Maintenant ce travail accompli, Rose insère les rondins dans le grand sac de « déchets dégueulasses ». « C’est comme si la nature combat la pollution dans ce sac », indique Rose. Celui-ci fait désormais office de coussin sur la chaise.
Pendant ce temps, les enfants écrasent leurs doigts sur un tampon d’encre et marquent la chaise de leurs empreintes digitales. Certains ont les bouts de doigts noirs, d’autres ont la main complètement noircie. « On va mettre nos empreintes digitales sur la chaise qui a 120 ans. Donc, on s’en va la tapisser d’empreintes pour représenter toutes les générations qui ont passé sur cette chaise-là », explique Rose pendant l’activité.
Une fois décorée, cette chaise a été déposée dans la salle du conseil de ville de Saint-Sauveur. Elle rappellera aux élus de penser à toutes les générations à venir dans leurs prises de décisions.
Dépôt de la chaise des générations au conseil
Au tout début de la séance du conseil municipal de Saint-Sauveur, le 15 mai dernier, Lysanne Villemure, coordonnatrice du projet de la chaise et bénévole pour le regroupement Mères au front, a pris la parole.
« C’est un rappel symbolique aux élus » à assurer la pérennité de l’environnement pour les citoyens d’aujourd’hui et de demain, indique Mme Villemure. Pour elle, la chaise constitue un « phare pour garder le cap sur les questions environnementales ».
« Je trouve important de regarder nos actions avec des lunettes d’enfant pour voir ce qu’on laisse aux prochaines générations. On croit aussi qu’il est possible de parler d’environnement positivement. […] Je vous remercie de garder la chaise des générations dans la salle du conseil et de la sortir à chaque séance », demande-t-elle.
Par la suite, Mme Villemure a passé la parole à deux jeunes élèves qui avaient un mot à ajouter. « Nous espérons que cette chaise des générations vous rappellera que nous, les adultes de demain, tenons à notre merveilleuse planète et que l’environnement nous tient à coeur. Rappelez-vous de cela lorsque vous prendrez des décisions impliquant notre futur », soulignent-elles.
Penser aux générations futures
Saint-Sauveur est la première Ville au nord de Mirabel à avoir sa chaise des générations. « J’espère que quand le conseil regardera la chaise, il se rappellera notre discours », disait Rose Lafleur lors de l’atelier de création de la chaise.
La chaise des générations est d’ailleurs une initiative lancée par le regroupement Mères au front. Le but de ce dernier est notamment de rappeler aux « dirigeants et dirigeantes que [le futur des enfants] se dessine à travers les décisions prises aujourd’hui », indique-t-il sur son site internet. Il souhaite notamment que « toutes les décisions passent le crible de leurs impacts sur l’environnement afin de protéger l’avenir de nos enfants ».