Saint-Sauveur abandonne l’expropriation des Sims
Par Luc Robert
La Ville de Saint-Sauveur a renoncé par résolution à exproprier un lot qui aurait pu permettre d’établir une voie de contournement et une nouvelle caserne d’incendie.
La motion a été proposée par le conseiller Luc Martel et adoptée majoritairement, lors de la séance extraordinaire du conseil municipal, tenue le lundi 4 avril dernier.
Au point 2.2 de l’ordre du jour, le libellé mentionnait « le désistement de l’expropriation sur le lot 5 263 074 ».
« C’est tout un soulagement enlevé de nos épaules. Je suis reconnaissant envers le conseil municipal d’avoir réexaminé le dossier. On voulait juste que le milieu demeure naturel. Je pense que tout est fini, mais je dois consulter notre avocat », a commenté le porte-parole de la famille Sims, Joshua Cundill.
La réunion extraordinaire, qui devait débuter à 17h, s’est finalement amorcée à 17h48. Les élus sont ensuite passés au travers de l’ordre du jour en 15 minutes. Accès n’a pu obtenir l’avis du maire, car une procédure provinciale empêcherait la tenue d’une période de questions après une assemblée extraordinaire.
C’est le pro-maire identifié lors de la même séance, M. Luc Martel, qui a levé le voile sur le résultat de la procédure.
« C’est terminé. Il n’y aura pas de caserne là. On n’a pas la même opinion que M. Gariépy. Déraciner 5 acres de bois, soit près de 5 fois 40 000 pieds carrés, c’est loin de notre programme de conservation du couvert forestier », a-t-il imagé.
Conseil divisé
Situé près du chemin de l’Héritage, le projet comportait son lot de complications, selon l’élu. « Ce n’est pas l’endroit pour installer ça, en montagne. On n’était pas pour chambouler un milieu naturel. On s’était déjà positionné là-dessus. »
M. Martel a rencontré mardi soir divers intervenants pour relancer le dossier. « J’ai proposé des pistes de solutions. On a rencontré plusieurs personnes, pour voir quel genre de réaménagement peut être effectué à la caserne actuelle. Je suis membre de plusieurs commissions municipales. On a pris le pouls des intéressés, dont le chef des pompiers. Eux connaissent les enjeux », a-t-il fait remarquer.
Pour sa part, la conseillère de longue date Caroline Vinet a préféré limiter ses commentaires.
« J’attendrai l’avis de notre greffière avant de me prononcer sur la résolution. On va laisser passer le temps jusqu’au 19 avril (date à laquelle devait avoir lieu la cause). », a-t-elle prévenu.
Pro-maire
Mme Vinet a été plus loquace sur son successeur au poste de maire suppléant. « On n’est pas là pour s’édifier sur un piédestal pendant un an. Quand tu parles juste du Parti sauverois, et non des décisions de l’ensemble du conseil, tu choisis de représenter ses intérêts, et non ceux de la population qui t’a élu », a avancé Mme Vinet.
Cette dernière faisait une allusion à peine voilée au nouveau titre de pro-maire de M. Martel, nommé jusqu’en mars 2023.
« J’ai choisi de remettre ma prime (salaire) à l’organisme communautaire Soupe et Compagnie. Nous suivons de près le développement de Saint-Sauveur, comme Morin-Heights, Sainte-Anne-des-Lacs, Mont-Tremblant, La Conception, etc. Ils leur restent deux élus du côté du maire. On a le pouvoir décisionnel. Quand on veut aller de l’avant pour protéger Saint-Sauveur, ce sont eux l’opposition », a-t-il rétorqué.
Item retiré
Par ailleurs, selon des sources fiables, le retard du début d’assemblée serait dû au retrait du point 2.1 de l’ordre du jour, qui consistait à « l’autorisation d’un mandat de support, par la firme d’avocats DHC, pour une révision d’échéanciers d’adoption règlementaire ».
Il aurait été question, à ce huis clos, de l’avis de motion du 21 février dernier, qui vise à faire passer le lotissement des terrains résidentiels de 3 000 à 8 000 mètres carrés à Saint-Sauveur.
« Oui, nous avions proposé une expertise externe. Nous sommes nouveaux dans le processus municipal. Nous avons écouté l’avis des conseillères Caroline (Vinet) et Rosa (Borreggine), qui nous ont fait voir ce qu’on n’avait pas vu, en autant que ça se produise de manière respectueuse. Nous avons aussi demandé conseil à M. Yan Senneville, le greffier adjoint. On pense qu’on sera correct finalement (à l’interne) », a plaidé M. Martel.
Sans être dans la salle, le public en attente dans le corridor a remarqué une hausse de ton entre les élus.
« Après 4 mois au conseil, il se produit encore des erreurs de recrues. Les nouveaux veulent aller trop vite et on fait du sur place. On aimerait ficeler des dossiers amorcés aux mandats précédents, mais on nous met des bâtons dans les roues », a achevé Mme Vinet.
3 commentaires
Découlant, des dires de la conseillère Vinet,doit-on conclure qu’elle est devenue le porte-voix du Maire Gariépy s’abstenant à préciser sa pensée.
Elle a toujours été opportuniste
Bonne décision!