Saint-Sauveur dévoile sa scène McGarrigle

Par Valérie Maynard

En hommage aux sœurs McGarrigle

La famille McGarrigle, Franck McGarrigle, Gabrielle Latrémouille et leurs trois filles, Jane, Anna et Kate (décédée en 2010), s’est installée à Saint-Sauveur, sur la rue Lanning, vers la fin des années 40. Leur maison y est toujours.

Soixante-dix ans plus tard, la Ville de Saint-Sauveur a rendu un émouvant hommage à cette illustre famille en nommant la scène du parc Georges-Filion : scène McGarrigle. « On a cherché comment faire et comment bien le faire. Quoi de mieux, pour honorer les sœurs McGarrigle, qu’une scène, ce lieu de spectacle, de performance et de dépassement », a indiqué le maire Jacques Gariépy.

Le mercredi 29 juillet, à midi pile, les cloches de l’église de Saint-Sauveur se sont mises à résonner, donnant le coup d’envoi à l’hommage orchestré par la ville, devant des dizaines de personnes venues y assister, famille, amis, anciens voisins, invités de marque. « Les sœurs McGarrigle ont marqué l’histoire de la musique. Ces p’tites filles du village sont une fierté pour les Sauverois et le symbole d’un héritage culturel », a poursuivi M. Gariépy.

Au premier plan, les sœurs Jane et Anna. Et pour représenter leur célèbre sœur manquante Kate, ses enfants, Rufus et Martha Wainwright. « Saint-Sauveur aura été pour moi la seule constance dans ma vie», a soufflé Martha. Maman à son tour, Martha revient souvent à leur maison de la rue Lanning, pour Noël, les vacances et même les week-ends. « C’est un honneur et un cadeau d’avoir ce village dans ma vie. »

Son frère Rufus, lui, aime « marcher le village », de la maison au cimetière, derrière l’église, là où repose désormais sa mère. Rufus croit que, à l’instar de son grand-père qu’il n’a pourtant jamais connu, l’esprit de sa mère, « an incredible woman » demeure toujours bien présent.

Tantôt en français, tantôt en anglais, toujours en musique, les témoignages se sont poursuivis et les souvenirs se sont succédé. « Ma mère n’a jamais aimé vivre en campagne », a confié Anna. Sauf qu’en 1974, quand la récession économique a paralysé une partie de la province, Gabrielle Latrémouille s’est réjouie de voir que les choses continuaient de bouger à Saint-Sauveur.

Marché Réal Chartier

Jane s’est souvenue du marché d’alimentation Réal Chartier où sa mère avait ouvert un compte, dès leur arrivée à Saint-Sauveur. Dans les années 50, quand son père s’est retrouvé hospitalisé pendant plusieurs mois en raison d’une tuberculose, Jane se rappelle très bien que M. Chartier a continué de vendre à crédit à la famille McGarrigle. « Réal a laissé rouler le compte longtemps. Ma mère n’a jamais mis les pieds dans un autre magasin », a-t-elle raconté. Après le décès de leurs parents, Kate a repris le compte à son tour, pendant des années. « Mme Chartier, je vous salue et vous remercie », a lancé Jane à l’intention d’Huguette Chartier, la veuve de Réal Chartier, venue assister à la cérémonie.

Rufus avait raison, l’esprit de sa mère Kate flottait certainement au-dessus de la scène quand, unissant sa voix à celles de ses tantes Jane et Anna, de sa sœur Martha et de ses cousins Sylvan et Lily Lanken (les enfants d’Anna), tous ont chanté Cheminant à la ville, probablement une des plus belles chansons des sœurs McGarrigle.

Une plaque explicative relatant la vie de la famille Latrémouille-McGarrigle sera installée à côté de la scène McGarrigle.

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