Saint-Sauveur ne revitalisera pas les lacs à Nymark et Alouette
Lors de la dernière séance du conseil municipal de Saint-Sauveur, les membres ont adopté une résolution afin que « la Ville ne procède pas à la revitalisation du lac à Nymark et s’oppose à toute revitalisation future d’un lac lui appartenant ».
Ces deux lacs sont artificiels et appartiennent à la Ville. Ils ont été créés « il y a plusieurs décennies par le dragage et l’élargissement du Grand ruisseau et de ses milieux humides, ainsi que la mise en place de barrages anthropiques », lit-on dans la résolution. « On a donc fait un lac artificiel à même le Grand ruisseau », explique Brigitte Voss, directrice du Service de l’environnement et du développement durable de la Ville de Saint-Sauveur.
Au fil des années, ces lacs ont tendance à se sédimenter. « Ils ralentissent le débit des cours d’eau qui les alimentent et favorisent ainsi la décantation des sédiments, causant ainsi leur eutrophisation accélérée (vieillissement) », indique-t-on dans la résolution. « Les sédiments s’accumulent dans le fond de ce lac, et d’année en année, la sédimentation apparait, aggravée par les pluies diluviennes que l’on connait, les changements climatiques, l’urbanisation autour, les stationnements des centres de ski, etc. », rapporte Mme Voss.
Le lac Alouette, près du chemin du Lac-Millette à Saint-Sauveur.
L’échec du lac Alouette
En 2012, la Ville de Saint-Sauveur avait procédé à la revitalisation du lac Alouette pour la somme de 373 900 $ à la demande des résidents. Ce montant est remboursé par les riverains du lac sur une période donnée. Toutefois, les bénéfices de cette revitalisation ont été de courte durée. Le phénomène de sédimentation est réapparu et s’amplifie d’année en année, explique la Ville.
« La solution de draguer un lac n’est pas une solution viable à long terme et ça coûte super cher. Puis, ce sont les citoyens qui se retrouvent à payer la facture sur leur compte de taxes pendant des années. Aujourd’hui, ils continuent à payer et les résultats ne sont pas au rendez-vous », souligne Mme Voss.
Les résidents autour du lac à Nymark ont contacté à deux reprises la Ville pour savoir si c’était une possibilité de revitaliser ce lac. « Étant donné la non-réussite du lac Alouette, les conditions climatiques et la sédimentation, les élus ont décidé de ne pas revitaliser le lac à Nymark et de s’opposer à toute revitalisation future », rapporte la directrice du Service de l’environnement. « Les élus ont pris cette décision d’abord pour des considérations environnementales et écologiques, mais aussi pour des raisons économiques », dit-elle.
Cet endroit est toutefois identifié comme un « milieu important à conserver » dans le Plan de conservation des milieux naturels de la Ville puisqu’on y retrouve un riche milieu humide. « Avec le temps, les lacs vont redevenir des milieux humides. Le ruisseau va reprendre son chenal et les abords vont tranquillement se remplir avec la végétation aquatique. Ça devient un milieu vraiment riche, écologiquement parlant », explique Mme Voss.
Érosion du Grand ruisseau
En 2022, la Ville a obtenu un diagnostic des foyers d’érosion du Grand ruisseau. « On souhaitait les connaitre pour les réparer. On est en train justement de remplacer des ponceaux de rues qu’on savait problématiques et de collaborer avec les stations de ski pour qu’elles améliorent leur stationnement afin d’avoir moins de sédiments qui se retrouvent dans le Grand ruisseau », explique la directrice. La Ville s’est donc engagée à corriger ces foyers d’érosion qui se situent sur des terrains municipaux.
Par ailleurs, on souligne également que la Ville travaille en collaboration avec l’Organisme de bassin versant de la rivière du Nord (Abrinord) pour la création d’un Plan directeur du Grand ruisseau. Celui-ci « prend sa source à partir de plusieurs petits cours d’eau qui convergent vers une tourbière dans un seul lit d’écoulement situé au coin du chemin Faisans et Grand-Ruisseau », indique la Ville. Le chemin du Grand-Ruisseau le suit jusqu’au lac Saint-Sauveur, traverse un secteur très urbanisé, le lac Alouette et le lac à Nymarck au pied du mont Saint-Sauveur. Une fois à Piedmont, il traverse sous l’autoroute 15 pour finir sa course dans la rivière du Nord.
2 commentaires
Quel manque d’innovation et de transparence de la ville de Saint-Sauveur.
Il y a une abondance de faune aquatique au lac Alouette, sois dit en passant n’est pas un lac artificiel…
Malheureusement la ville de Saint-Sauveur oublie sont histoire…le lac Alouette n’est pas un lac artificiel.
Nous y retrouvons une faune aquatique très abondante et diversifiée, l’eau y est très saine , les riverains autour du lac Alouette sont très impliqués et eco responsable.
Je crois qu’au contraire, nous devons nous tous protéger , revitaliser et préserver l’environnement autour de ce petit lac.
Il semble que les responsables en environnement de la ville de Saint-Sauveur ont un manque de vision, de transparence et de responsabilités.
C’est carrément décevant ils devraient consulter le nouveau fonds bleu du gouvernement québécois .