(Photo : Archives)

Saint-Sauveur ne sera pas divisé en districts pour les prochaines élections

Par Marie-Catherine Goudreau

La Ville de Saint-Sauveur ne sera pas divisée en districts pour les prochaines élections de 2025. Le conseil municipal n’a pas adopté le règlement pour diviser le territoire lors de la dernière séance du 21 août. Trois conseillers ont voté pour la résolution, alors que trois autres conseillers et le maire ont voté contre. Ainsi, le mode électoral restera le même.

Selon le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), diviser son territoire amène plusieurs avantages. Par exemple, pour les électeurs, cela signifie moins de bulletins de vote puisqu’ils votent seulement pour le conseiller de leur district et non tous les conseillers – comme c’est le cas actuellement.

La division du territoire « favorise [aussi] une représentation juste et équilibrée des électrices et des électeurs ». La division permet aussi de prendre en compte les « communautés naturelles du territoire ». « De plus, elle favorise la participation des citoyennes et des citoyens en renforçant le lien entre la personne élue et ses électrices et électeurs. »

Puis, la division permet aux conseillers « de développer une meilleure connaissance de son district et de ses citoyens ». Pour la Municipalité, on indique que c’est surtout des avantages au niveau de l’administration, du temps et de l’énergie lors d’évènements électoraux.

Pour ou contre ? 

Le maire, Jacques Gariépy, indique quant à lui qu’il y a certains inconvénients à la division du territoire. « L’ensemble des élus est au service de la population entière et non pas juste leur district. Lorsque c’est divisé en districts, surtout dans les petites municipalités, il y a une compétition malsaine qui peut s’installer entre les districts. Notamment en année électorale, l’élu en veut plus pour son district et reçoit des pressions de ses citoyens pour faire certains projets », explique M. Gariépy.

Selon lui, il est plus démocratique lorsque l’ensemble des citoyens déterminent tous les conseillers. « Pour moi, le choix démocratique n’a pas de prix. Il faut que l’entièreté des citoyens choisissent leurs élus, et non pas juste un conseiller et le maire. Les citoyens doivent être libres de choisir l’entièreté des élus, ce qu’ils ne feront pas si c’est divisé en districts », indique-t-il.

Alors que certains amènent l’argument de la participation, M. Gariépy indique qu’il n’est pas prouvé que le taux de participation aux élections est plus élevé dans les villes séparées en districts. « Les citoyens ont aussi un devoir d’information et doivent s’informer sur les élus qui vont les représenter. Le dépouillement du scrutin, en divisant en districts, est peut-être beaucoup plus vite, c’est vrai, mais est-ce que c’est plus démocratique ? Je ne pense pas », dit-il.

« Il faut que 100 % des citoyens puissent choisir l’ensemble des élus. » – Jacques Gariépy, maire

De l’autre côté, le conseiller Luc Martel, qui a voté pour, souhaitait simplifier le nombre de votes, comme il y a présentement huit bulletins à Saint-Sauveur. « Ça faisait partie des discussions que l’on a eues lors de la campagne électorale. [En divisant le territoire], on tombe à trois bulletins », a-t-il dit lors de la séance du 21 août.

La conseillère Geneviève Dubuc a également pris la parole. « Ça permet aussi à certains individus qui ne veulent pas se présenter comme maire de se présenter pour un secteur et de ne pas avoir à faire tout le territoire en tant qu’indépendant. C’est beaucoup plus réaliste pour des gens qui voudraient se présenter comme élu municipal, sans être impliqué dans un parti politique. »


Les municipalités déjà divisées en districts électoraux

Les municipalités de 20 000 habitants ont l’obligation de diviser leur territoire, alors que celles de moins de 20 000 ont le choix. Pour diviser son territoire, le conseil municipal doit adopter un règlement à ce sujet lors d’une assemblée. Ce règlement doit entrer en vigueur la deuxième année qui précède celle de l’élection générale, soit en 2023.

Au Québec, 267 villes et municipalités sont divisées en districts électoraux et 864, dont Saint-Sauveur, ne le sont pas. Dans les Laurentides, certaines villes de moins de 20 000 habitants ont décidé d’adopter une division du territoire en districts, comme celles-ci :

  • Sainte-Anne-des-Lacs
  • Sainte-Adèle
  • Saint-Adolphe-d’Howard
  • Prévost
  • Wentworth-Nord

D’autres municipalités comme Piedmont, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et Morin-Heights fonctionnent comme Saint-Sauveur et n’ont pas divisé leur territoire.

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