15 avril 2025 à 2h11

Sainte-Adèle : À quand la reconstruction de l’école Chante-au-Vent ?

Par Alexane Taillon-Thiffeault

L’école primaire Chante-au-Vent, située dans le quartier Mont-Rolland à Sainte-Adèle, attend depuis plus de trois ans une reconstruction promise, mais constamment reportée. Le Centre de services scolaires des Laurentides (CSSL) confirme que, malgré les délais, l’école sera bel et bien reconstruite dans les prochaines années.

Entre espoirs, confusion et croissance démographique, les parents d’élèves, tout comme les autorités scolaires, s’interrogent sur l’avenir de ce projet. Classée cote E par le ministère de l’Éducation, l’école Chante-au-Vent doit être entièrement démolie et reconstruite à neuf, puisque l’école a plus de 100 ans. En février 2022, un financement de 18 millions de dollars avait été accordé pour ce faire, et un terrain avait même été acquis par la Ville de Sainte-Adèle dans le quartier Mont-Rolland pour accueillir la nouvelle école.

« C’est une école en fin de vie, complètement désuète. Elle ne peut pas être rénovée : elle doit être reconstruite », affirme Marie-Josée Lebel, qui fait partie d’un regroupement de parents inquiets. Pourtant, malgré les annonces, les travaux n’ont toujours pas commencé, et la date d’ouverture de l’école continue de s’éloigner.

Une situation confuse

La situation a pris un nouveau tournant en décembre dernier, lorsque le CSSL a annoncé que le projet était suspendu temporairement, à la suite de coupes budgétaires du gouvernement provincial. Pourtant, l’école Chante-au-Vent ne figure pas sur la liste officielle des projets suspendus par le ministère de l’Éducation.

Cette contradiction soulève l’incompréhension chez les parents. « Nous, on ne comprend pas pourquoi, pour notre école, la construction est retardée, puisqu’elle ne fait pas partie de la liste officielle du Ministère », explique Mme Lebel. Selon elle, le flou persiste aussi au sujet du type de financement. « On nous dit que c’est une reconstruction complète, mais ça entre dans des budgets de rénovation […] Pourquoi est-ce qu’on a des budgets de rénovation et non pas des budgets de reconstruction ? », se questionne-t-elle.

Interrogé à ce sujet, le CSSL explique que le tout découle du nouveau système de cibles de dépenses instauré par le Ministère à l’automne dernier. Il existe désormais deux types de budgets : l’un pour la bonification du parc immobilier, comme les nouvelles écoles, et l’autre pour le maintien des actifs, ce qui compte les bâtiments existants à rénover ou à reconstruire. L’école Chante-au-Vent, bien qu’elle sera reconstruite, est classée dans cette seconde catégorie. « Le financement vient toujours du Ministère, mais c’est réparti dans deux enveloppes différentes, et notre projet dépend de la cible de maintien de l’actif  », explique Pierre-Luc Normand, directeur des ressources matérielles au CSSL. Ce classement explique pourquoi l’école n’a pas été incluse sur la liste officielle des suspensions. Le projet n’a pas été coupé, mais simplement ralenti pour des raisons budgétaires.

Malgré les délais, le CSSL assure que le projet n’est pas abandonné. La phase de conception, amorcée depuis plus d’un an, se poursuit. Pour 2024-2025, 750 000 $ ont été alloués à cette étape, et des montants supplémentaires sont prévus d’ici 2029 pour mener à terme la reconstruction. « La nouvelle école devrait ouvrir ses portes pour l’année scolaire 2028-2029 », dit M. Normand.

Une surpopulation étudiante

Rappelons qu’au-delà de la vétusté des locaux, les besoins grandissants en espace sont un autre enjeu important. Les écoles de Sainte-Adèle sont actuellement au maximum de leur capacité. Des enfants de Sainte-Adèle ont été envoyés à Saint-Sauveur, faute de place. « Ils sont déracinés de leur école de quartier pour aller à Saint-Sauveur parce qu’il n’y a plus de place à Saint-Adèle. Donc là, je trouve que c’est urgent [d’avoir une nouvelle école] », affirme Mme Lebel.

L’école Chante-au-Vent, une fois reconstruite, devrait être bien placée pour s’adapter. « Le terrain est assez vaste pour permettre des agrandissements ou l’ajout de locaux modulaires, ce qui est impossible avec l’école actuelle », ajoute Marie-Josée Lebel. Le CSSL, de son côté, confirme que le nouveau bâtiment est effectivement conçu pour permettre des expansions futures, mais précise que le nombre d’élèves accueillis ne sera pas supérieur à celui de l’ancienne école. Il n’exclut pas le recours à des modulaires ou à de nouvelles démarches ministérielles si la croissance démographique le justifie.

En attendant, les parents ne baissent pas les bras. Une lettre ouverte, signée par une soixantaine de parents et la mairesse de Sainte-Adèle, Michèle Lalonde, a été envoyée au CSSL, au ministère de l’Éducation et à la députée de la région. À ce jour, aucune réponse n’a été reçue de la part de la députée. « On va relancer notre députée, c’est certain. Elle va peut-être nous répondre, avec plus de précision, plus d’éclaircissement, sur l’échéancier, par exemple », conclut Mme Lebel.