Sainte-Adèle : Viv’en logis verra le jour
C’est officiel : Viv’en logis, le projet de logements sociaux pour personnes en situation de handicap à Sainte-Adèle, verra le jour, après cinq ans d’efforts. Les membres du conseil d’administration l’ont annoncé à la communauté adéloise et des Pays-d’en-Haut mercredi dernier, 13 novembre.
Viv’en Logis offrira 20 unités de 3 1/2 à des adultes autonomes vivant avec le spectre de l’autisme, une déficience intellectuelle légère ou un handicap physique. Grâce à des subventions gouvernementales, ceux-ci ne payeront que 25 % de leurs revenus pour leur loyer.
Le projet est présentement en appel d’offres pour trouver un entrepreneur. La première pelletée terre devrait avoir lieu en décembre, et les travaux de construction débuteront au printemps prochain. Il faut ensuite compter entre 1 an et 1 an et demi avant que le bâtiment soit prêt.
Les administrateurs, dont plusieurs sont parents d’un adulte autiste, ont travaillé bénévolement depuis 2019 pour que ce projet voit le jour. Le projet a été retardé par la pandémie et, entretemps, son coût a doublé. « Viv’en logis, c’est un parcours du combattant. C’est un chemin de Compostelle et un chemin de croix. Mais ce n’est rien en comparaison du parcours des personnes en situation de handicap qui, tous les jours, doivent affronter des vents de face. Donc notre inspiration vient [d’eux]. […] Ce sont des personnes inspirantes », a souligné Michel Bélanger, vice-président du conseil d’administration (CA).
Un milieu de vie
Viv’en logis sera surtout un milieu de vie, souligne-t-on. Les locataires auront accès à une salle polyvalente, pour partager des repas ou se réunir autour d’activités récréatives. Il y aura également une cuisine commune, une terrasse et un jardin communautaire. Les administrateurs souhaitent d’ailleurs que l’endroit soit « ouvert sur l’extérieur » et reçoive des organismes et la communauté. Les intervenants du CISSS des Laurentides auront aussi accès à un bureau sur place, assurant ainsi une présence régulière dans le bâtiment.
Le bâtiment sera construit sur un terrain derrière l’église de Sainte-Adèle. Il sera donc à distance de marche des commerces et des services, du lac Rond et de sa plage l’été, du parc de la Famille et de ses spectacles, etc. Cette accessibilité est importante, puisque certains résidents n’ont pas de voiture ou ne peuvent pas conduire. Sur trois étages, le bâtiment aura de grandes fenêtres avec vue sur Sainte-Adèle et ses montagnes.
Vivre en communauté
Les résidents de Viv’en logis seront des contribuables et non des bénéficiaires, a-t-on souligné. La majorité ont un emploi, certains depuis des décennies, et s’impliquent activement dans la communauté et des causes sociales comme bénévoles.
« Ils ont droit d’aspirer au même genre de vie que nous. On a des capacités que, malheureusement, certains ont moins. Mais bien entourés, ils sont capables de se les donner. […] Côtoyer ces gens-là, c’est un honneur », a déclaré Christian Jasmin, membre du CA et propriétaire de trois magasins IGA dans la région.
Cependant, trouver un logement abordable est difficile pour eux. Ainsi, plusieurs doivent rester avec leurs parents ou consacrent une partie importante de leurs revenus pour se loger. Viv’en logis leur permettra non seulement d’être indépendants, mais également de briser l’isolement, d’être soutenus par leurs pairs et de vivre dans un environnement sécuritaire. Le projet permettra aussi d’enlever un stress des épaules des parents.
Campagne de financement
Sur le budget estimé à 10 M$, les administrateurs estiment un manque à gagner de 500 000 $ d’ici mai prochain pour compléter le projet. Ils font donc appel à la communauté et à sa générosité avec une campagne de financement.
Les citoyens peuvent faire un don sur le site web de Viv’en logis. « Nous visons le mieux-être collectif, l’intégration à la communauté et un environnement sécuritaire. Votre contribution permettra de compléter notre vision et d’assurer que la réalité sera à la hauteur de nos espoirs pour ces personnes qui le méritent tant », indique l’organisme.