Sainte-Anne-des-Lacs: Apparition imminente d'une tour de télécommunication de 85 mètres

Par Valérie Maynard

Après quelques années de pourparlers, la construction de la tour de télécommunication Rogers vient finalement de débuter. Située à l’arrière de l’hôtel de ville et haute de 85 mètres, la tour sera en opération à compter de juin ou juillet, a fait savoir la mairesse Monique Monette Laroche. «Beaucoup de gens étaient réticents à l’idée de recevoir cette tour, moi la première. Mais on a bien analysé la question et on a pris la bonne décision», a-t-elle déclaré, lors d’une entrevue téléphonique.

Mme Laroche répète que l’installation de cette tour a été imposée à la municipalité et que sa seule latitude aura été dans le choix du site.

Rappelons qu’au départ, Rogers avait ciblé un terrain privé, en plein cœur du village pour l’érection de sa tour. Un bail avec le propriétaire de l’endroit avait même été signé. Or, devant la levée de protestations des résidents riverains (ce qui avait donné lieu à la signature d’une pétition par plusieurs centaines de personnes), Rogers et l’administration municipale, alors sous la gouverne du maire Claude Ducharme, avaient repris les négociations en vue de trouver un site «plus acceptable».

Aujourd’hui signataire du bail intervenu entre elle et Rogers, la municipalité refuse toutefois de dévoiler le montant perçu en loyer mensuel.

Inquiétudes citoyennes

Lundi soir, juste avant la séance municipale, une poignée de citoyens s’est retrouvée devant l’hôtel de ville. Leurs inquiétudes demeurent nombreuses et variées, et concernent autant les risques liés à la santé que la dépréciation des maisons avoisinantes. «On n’est pas contre la technologie ou ses avancées. On ne veut juste pas vivre avec la tête dans le micro-ondes», a illustré la citoyenne Martine Léonard.

Si certains n’excluent pas l’envoi d’une mise en demeure à Rogers et Bell Média, d’autres, comme cette jeune résidente sévèrement électro-sensible, songent à déposer une plainte auprès de la Commission des droits de la personne, pour «perte de jouissance». «J’ai choisi Sainte-Anne-des-Lacs justement pour sa nature. À ce moment, je ne savais pas qu’on allait construire cette tour», pointe-t-elle.

Une autre citoyenne, elle aussi électro-sensible, estime pour sa part que Sainte-Anne-des-Lacs devrait saisir cette occasion qui lui est donnée de refuser cette tour. «Formons un mouvement et stoppons le courant», a-t-elle lancé.

La nature à l’état pur?

Le débat s’est ensuite transporté à l’intérieur de l’hôtel de ville, alors que quelques citoyens ont profité de la période questions pour revenir à la charge. Convenant qu’une tour de 85 mètres contrevenait au sens même du slogan de la municipalité «La nature à l’état pur», la mairesse a insisté pour rappeler que la décision avait été prise bien en amont du conseil municipal, par le CRTC notamment. «On suit le courant, on n’a comme pas le choix», a-t-elle insisté.

Le conseiller Normand Lamarche a pour sa part pointé qu’il y avait des tours dans toutes les municipalités et que «Sainte-Anne-des-Lacs était chanceuse de n’en compter qu’une seule». Quant au conseiller Sylvain Charron, bien qu’il affirme être sensible aux préoccupations des gens, il a balayé du revers de la main les études portant sur les effets néfastes causés par l’émission des radiofréquences sur la santé humaine. «Ce ne sont que des commentaires. Nulle part je n’ai vu de protocoles de recherche», a-t-il laissé tomber.

Le mot de la fin est allé à la mairesse: «On ne changera pas d’idée, la tour s’installe».

Les citoyens ont tout de même obtenu la promesse qu’une demande sera logée auprès de Rogers afin d’obtenir la fiche technique de la tour.

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