Soirée de prière organisée
Par nathalie-deraspe
Saint-Jérôme
La Communauté Sant’Egidio de Saint-Jérôme, en collaboration avec le Coffret, tiendra une soirée de prières à l’Église St-Pierre ce jeudi 25 février. Les organisateurs profiteront de l’événement pour dévoiler les grandes lignes d’un projet de jumelage avec Haïti.
«Tout désastre renferme le germe de la grâce», écrivait Eckart Tolle. Et le drame d’Haïti en est un bon exemple. Depuis le 12 janvier, les élans de générosité se multiplient de toutes parts. Plus près de nous, la catastrophe permet de mettre en lumière des organismes de la région qui sont en lien avec la Perle des Antilles et ce, depuis des décennies. Après le Comité Haïti Laurentides, au tour de la Communauté Sant’Egidio de Saint-Jérôme de poser un geste concret en faveur d’Haïti.
Sur le site Internet de ce mouvement international, qui se définit comme une «association publique de laïcs de l’Église», et qui réunit aujourd’hui plus de 50 000 membres répartis dans 70 pays, on apprend que son pendant basé à Haïti a aussi été durement touché par le séisme. Deux sœurs de 25 ans ont perdu la vie, de même qu’un jeune séminariste. Les enfants de l’École de la paix, érigée par l’organisme, sont sans résidence. Ils vivent dispersés ici et là, leur famille ayant cherché refuge dans la multitude de tentes improvisées à la hâte et dans le plus grand désordre. Les personnes âgées adoptées à distance ont également été jetées à la rue.
De l’aide aux villes isolées
Les membres de la Communauté établis en Haïti réitèrent que des dizaines de milliers de personnes vivent ensemble à la belle étoile, dans la précarité et l’insalubrité, avec un minimum d’eau et sans installations sanitaires. Les enfants sont exposés à tout types de dangers. «Jusqu’à ce jour, nous avons déjà distribué de l’aide pour environ 1800 personnes, lit-on sur le site Internet de l’organisme. La Communauté organisera à la fin de la semaine des fêtes avec les enfants de ces quartiers pour leur apporter un peu de joie.»
Delmas, Canapé-Vert, Carrefour, Christ-Roi, qui n’avaient jusque-là bénéficié d’aucun soutien humanitaire, ont pu profiter de quelques denrées. Par ailleurs, la Communauté dément les allégations de violence à l’égard des Haïtiens. «Nous avons vu le désespoir en effet, pour obtenir un peu de nourriture, mais non la violence».
Pas de réfugiés environnementaux
Par ailleurs, le Coffret, qui œuvre à régionaliser l’immigration, nous apprend que très peu d’Haïtiens habitent les Laurentides. Et comme le gouvernement mise d’abord et avant tout sur la réunification des familles, l’organisme ne prévoit pas être interpellé pour accueillir d’éventuels immigrants dans la région. «Pour l’instant, explique Line Chaloux, directrice du Coffret, Haïti n’est pas considéré comme une zone de réfugiés climatiques.» Cela dit, Mme Chaloux craint qu’une aide mal structurée donne lieu à des écarts de conduite. «Pour l’instant, il n’y a aucun signe qui peut laisser croire que c’est le cas. La présence militaire maintient la paix et il n’y a pas de guerre civile en vue.» La directrice du Coffret dénonce la presse négative, qui s’acharne à illustrer quelques faits isolés. «Ce qu’il faut souligner, dit-elle, c’est la patience exemplaire dont font preuve les Haïtiens.» Un nouveau séisme de magnitude 4,7 a frappé l’archipel lundi. L’épicentre se trouvant en mer, aucune victime n’a pour l’instant été signalée.