Soirée «Les Laurentides dont je rêve»: 1 à 0 pour la démocratie

Par nathalie-deraspe

La grande messe organisée par Accès et Comunic a été un succès sans précédent. Pour la première fois, les élus ET les citoyens ont pu évaluer la chose municipale sous une lorgnette un peu plus régionale, histoire de regarder un peu plus loin que le bout de leur nez (ou de leur asphalte). Et la température tristounette n’a pas empêché plus 300 personnes de se déplacer.

Après plusieurs semaines à demander aux Laurentiens d’exposer par écrit leur vision idéale de leur coin de pays, un jury a ciblé avec beaucoup de lucidité et de perspicacité les trois projets les plus porteurs et les plus mobilisateurs de la région, afin de les énoncer à la fois à ceux et celles qui nous gouverneront pour les prochains quatre ans, qu’à la population.

Disons-le d’entrée de jeu: l’événement s’attardait surtout aux Pays-d’en-Haut; l’événement n’ »avait pas la prétention d’embrasser – comme le fait le blogue Les Laurentides dont je rêve, les Laurentides en entier… Mais force est de constater que pour une première, c’était plutôt réussi. D’ailleurs, la très grande majorité des gens questionnés au hasard de la soirée ont avoué avoir grandement apprécié y assister.

Jocelyne Cazin a joué son rôle d’animatrice à la perfection, minutant comme un horloger chacune des interventions des élus et candidats en place. Peut-être aurait-elle dû faire de même des gens de l’audience, qui se sont allègrement servi de la tribune qui leur était offerte pour abuser ça et là de la patience de l’assistance. Mais c’est aussi ça, la démocratie.

Outre ces observations somme toutes futiles, l’exercice a eu de bon d’ouvrir un peu plus le dialogue entre les élus et leurs contribuables. Trop souvent, le commun des mortels estime que cela se résume à une question laissée sans réponse lors d’une assemblée de conseil municipal.

Des extra-terrestres

Allez savoir si c’est parce qu’ils sont trop préoccupés par des questions de zonage ou de routes, mais les élus sortants avaient parfois l’air d’extra-terrestres à qui l’on exposait le théorème de Pythagore ou la théorie de Darwin. Si tous s’entendent pour dire qu’il faut raccorder le plus de sentiers possibles (qu’ils servent à la randonnée, au ski de fond ou au vélo de montagne), d’aucuns n’en voient qu’une seule utilité: amener plus de touristes. Et c’est normal. Si Claude Descôteaux a admis qu’il était allé «une fois» en forêt l’année dernière et qu’il avait trouvé ça «magnifique», tous ne se sillonnent pas le corridor aérobique en hybride. La question qui tue. Qui d’entre tous les élus qui nous gouvernent ont enfourché une bicyclette récemment, qui s’est risqué à prendre une marche à pied à partir de chez eux, qui donc s’est aventuré à prendre le transport en commun? Il ne faut pas se leurrer. Les élus qui nous gouvernent rêvent de Brossard et autres belles banlieues comme certains parents pauvres rêvent d’un riche médecin comme époux de leur fille. D’où la friction constante avec ceux qui s’installent ici avec la passion des premières amours. Celle où l’on ne veut surtout rien changer de peur de perdre la magie originelle. Et l’autre soir à l’Entraide bénévole des Pays-d’en-Haut, il y avait beaucoup de cela. Des jeunes familles qui piaffent pour respirer le grand air et en laisser à leur progéniture, et une tablée qui, sous prétexte du manque d’argent, n’osent rêver de la même façon. Pourtant, l’oxygène est là. La montagne aussi. Et souvent, ce qui coûte plus cher, c’est de perdre les deux. En fait, les gens venaient dire à ceux qui nous gouvernent de ne surtout pas perdre les pédales.

Les trois coups de cœurs? Des sentiers harmonisés, protégés et mis en valeur, reliant toutes les Laurentides; la Rolland revampée à fond, avec une vocation plutôt artistique; et Terravie, cette bande d’écolos qui achètent des terres afin de les préserver du développement pour en faire des projets à hauteur d’homme, écologiques, responsables et durables. Quoi d’autre? Préserver le patrimoine bâti, se préoccuper du décrochage scolaire comme du «grand terrain de jeu qui rétrécit».

La soirée Les Laurentides dont je rêve sera retransmise sur TV COGECO prochainement : nous vous tiendrons au courant des horaires de diffusion.

Jocelyne Cazin parle cette semaine, à l’émission de télé de Radio-Canada La Fosse aux lionnes, de l’événement et de son expérience!

Les Laurentides dont je rêve auront une suite : continuez de lire Accès, de consulter le blogue… ET DÉCOUVREZ LE SITE WWW.LES LAURENTIDESDONTJEREVE.COM pour rester informés!

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