Somme record pour le 15e Spag-Haïti d’A.-N.-Morin

Par nathalie-deraspe

Les élèves de la Polyvalente Augustin-Norbert-Morin ont de quoi être fiers. Leur souper bénéfice du 29 avril dernier a permis d’amasser près de 8000$ au profit du Collège Eddy Pascal d’Haïti.

Dès les premières semaines de janvier et ce, depuis 15 ans déjà, une multitude d’élèves et d’enseignants s’activent à préparer leur souper bénéfice annuel au profit du Collège Eddy Pascal. En 1981, l’heure était à la construction. Heureux de pouvoir bénéficier de tout le matériel possible pour maximiser l’apprentissage, les enfants de la région ont sauté à pieds joints dans le projet. Grâce à plusieurs enseignants dévoués qui se relayaient les uns après les autres, ils ont vu le collège prendre forme, s’agrandir, s’équiper de livres et d’ordinateurs. Les classes accueillaient dorénavant des élèves de leur âge et non seulement les jeunes du primaire. Les enseignants se faisaient plus nombreux au Collège.
À coup de collectes de toutes sortes, ils ont réussi à créer un esprit de solidarité régional qui n’a jamais cessé de prendre de la vigueur. Au fil des ans, ceux-ci ont convaincu des dizaines de commanditaires de s’unir à leur cause pour faire une différence et améliorer le sort de leurs pairs à mille lieues d’ici.

Le 12 janvier, tandis que la Perle des Antilles sombrait dans le chaos, les élèves avaient déjà entamé leur sollicitation annuelle auprès des commerçants de la région. L’appel a été entendu. Et deux fois plutôt qu’une. Ceux-ci se sont faits encore plus généreux qu’à l’habitude pour faire de ce souper spaghetti un événement hors de l’ordinaire. Et jeudi, plus de 600 personnes sont allées casser la croûte à la Polyvalente A.-N.-Morin au profit d’Haïti.

Une soirée réglée au quart de tour

De voir tous ces jeunes se démener avec autant de professionnalisme et d’engouement faisait chaud au cœur. La salle avait été joliment décorée. Personne ne pouvait présager du casse-tête qu’il a fallu pour en arriver là. C’était jour de classe après tout.
«Une quarantaine de jeunes se sont impliqués, explique l’animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire, Michèle Boudrias, dans le tumulte de la soirée. Certains s’occupaient de la vente de billets, des commanditaires, d’autres ont fait de la sauce végétarienne avec moi. Là, ils sont toute une bande dans la cuisine en train de faire la vaisselle. C’est incroyable de les voir aller!» Impliquée depuis 7 ans dans le projet, Michèle Boudrias a du mal à retenir ses larmes. L’émotion se lit sur son visage. Celle-ci raconte que même son père de 86 ans n’a pu s’empêcher de concocter un chaudron de sauce de peur qu’il en manque. Le jeune Émilien Nemeth arrive avec 100 douzaines de beignes qu’il est allé faire bénévolement chez Tim Horton, son employeur. L’immense gâteau fabriqué par les élèves de l’École hôtelière des Laurentides n’auraient pas suffi à nourrir tout ce monde. Affairés derrière le bar, quelques enseignants s’occupent de servir l’alcool. Même d’anciens directeurs ont mis la main à la pâte.

Pour une première année, deux stagiaires en techniques de travail social au cégep de Saint-Jérôme, Stéphanie Tremblay et William Thibault, ont contribué à l’événement en faisant notamment le tour des classes afin de sensibiliser les élèves à la cause. L’animation a été confiée à Iris Gaudain, une adolescente dont le père est Haïtien. Elle revenait à peine de la terre de ses ancêtres quand l’événement a eu lieu. La jeune femme entend étudier en sciences humaines ou en droit international pour «comprendre le monde afin de le changer». « Ce qui m’émeut le plus dans cette soirée, dit-elle, c’est de voir des gens extrêmement ouverts, des gens qui comprennent la douleur des autres.»

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