Le procès a lieu au palais de justice de Saint-Jérôme. Archives

« Sonne-décrisse » qui tourne mal : Il plaide coupable

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Accusé d’avoir enlevé et séquestré un adolescent après un jeu de « sonne-décrisse » qui a mal tourné, Claude Bourgie, résident de Saint-Sauveur âgé de 65 ans, a plaidé coupable, le 21 février dernier, selon La Presse et le Journal de Montréal. Cela évite un second procès.

Il purgera sa peine dans la collectivité. « Un simple jeu d’enfant s’est très mal fini. C’est extrêmement dommage que ça en soit rendu là », a déploré la juge Lyne Décarie.

Second procès évité

L’accusé devait subir un second procès. Lors du premier, le jury n’était pas parvenu à s’entendre sur la moitié des chefs d’accusation.

M. Bourgie et sa conjointe, Mariama Diaby, avaient été acquittés de certains chefs, en décembre dernier. Cependant, M. Bourgie était toujours accusé d’enlèvement avec intention de séquestrer. Suivant son plaidoyer de culpabilité, un second procès ne sera pas nécessaire.

L’accusé a été condamné à deux ans moins un jour de prison, qu’il purgera à domicile sans probation, tel que suggéré conjointement par la poursuite et la défense. Durant sa sentence, il ne pourra pas communiquer avec les victimes.

La Couronne a souligné que l’accusé s’en est pris à un mineur, et que la victime et ses proches ont été gravement affectés par l’événement. Cependant, M. Bourgie n’avait pas d’antécédents criminels et son risque de récidive est considéré faible.

Quant à la coaccusée âgée de 53 ans, Mariama Diaby, elle a été acquittée du chef de voie de fait.

Contexte

En août 2021, quatre adolescents avaient sonné au domicile du couple avant de déguerpir : une blague aussi appelée « sonne-décrisse ».

N’entendant pas à rire, Claude Bourgie avait alors poursuivi deux des adolescents en voiture. Il a ensuite utilisé la force pour ramener l’un des adolescents dans son garage et l’attacher.

Inquiets pour leur ami, les autres adolescents sont retournés sur les lieux. Assistant à la scène devant la résidence, l’un d’eux a prévenu les autorités, pendant qu’un autre s’excusait au couple.

Peu de temps après, les policiers sont arrivés sur place, où ils ont aperçu la victime en pleurs sur une chaise et l’accusé torse nu et en sueurs. L’adolescent a été libéré, alors que l’accusé a été mis en état d’arrestation.

Séquelles

Douleurs aux dents, à la mâchoire et au nez, maux de tête, souliers et casquette abîmés, difficultés à faire confiance aux inconnus : la victime a témoigné de nombreuses séquelles découlant de l’événement. Son frère, qui a aussi participé au « sonne-décrisse », a parlé d’une « blague inoffensive » qui a dégénéré en altercation « horrible et violente », rapporte La Presse. « La peur et l’impuissance ressenties sont des choses que je n’oublierai jamais. »

La mère des deux garçons a également témoigné d’une vie parfaite et légère qui a basculé depuis. « Cette histoire invraisemblable aura provoqué colère, incompréhension, cauchemar, arrêt de travail et profonde dépression, sans oublier l’évidente perte de confiance en l’humanité », rapporte également La Presse.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *