Michèle Lalonde, mairesse de Sainte-Adèle; France Castel, présidente d'honneur; Éliane Gagnon, fondatrice; et François Mitchell, président du CA de Soberlab. Photo : Simon Cordeau

Station Soberlab : Découvrir et maintenir la sobriété

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Fondée par la comédienne Éliane Gagnon, la première Station Soberlab a été inaugurée le 18 juin dernier, à Sainte-Adèle. Dans une auberge centenaire située au KM 33 du P’tit Train du Nord, sur le chemin Pierre-Péladeau, l’entreprise à vocation sociale a pour mission la découverte et le maintien de la sobriété.

« C’est pour des personnes qui se relèvent d’un trouble de dépendance et qui ont besoin d’une place après la thérapie. Mais c’est aussi pour des personnes qui sont curieuses du monde de vie et qui ont des excès dans leur vie », explique Éliane.

Confronter

Photo : Simon Cordeau

La dépendance peut prendre plusieurs formes, rappelle-t-elle. Il y a bien sûr les drogues et l’alcool, mais aussi le travail, le sexe, la consommation, la pornographie, etc. « Il y a tellement d’affaires. Nous, on veut vraiment inspirer la sobriété, mais pas nécessairement dans le sens d’abstinence. C’est de faire réfléchir les gens sur nos compulsions et nos excès dans la vie. On est dans une société de performance. Et ici, chez Soberlab, on veut prendre le temps, s’arrêter. Qu’est-ce qui est important ? Qu’est-ce que tu veux dans la vie ? Quel sens veux-tu donner à ta vie ? »

Avec le Soberlab, Éliane veut aussi normaliser la sobriété. « Il y a des cyclistes qui viennent et on les accueille encore. Il faut juste qu’ils respectent le fait que c’est sans alcool. Mais je ne te cacherai pas que ça dérange. J’ai eu des rencontres extraordinaires avec des clients, mais il y en a que ça les dérangeait, que ça les confrontait de ne pas pouvoir consommer. Mais c’est justement pour ça qu’on a fait ça », raconte-t-elle.

Se rencontrer

La Station Soberlab offre de l’hébergement. « C’est de la location au mois. Ça peut aller jusqu’à deux ans. L’abstinence de substance sur place est requise. On a le court terme aussi. Mettons qu’une personne boit dans sa vie de tous les jours, mais elle veut venir passer un trois jours chez Soberlab, elle peut. En autant qu’elle n’ait pas de symptômes de sevrage », explique Éliane.

« Oui, c’est l’fun faire un 30 jours sans alcool. Mais tu peux l’étirer, ton 30 jours », illustre Éliane Gagnon, fondatrice de Soberlab.

La station est aussi un café et présente des événements. « La programmation est en construction. Les lundis, on a les coeurs de Soberlab en virtuel. C’est un groupe de discussion sur la sobriété. Les jeudis, on a une réunion de fraternité anonyme, en personne. Les deuxièmes samedis du mois, on a un micro ouvert. On va avoir des conférences aussi. »

Échanger sans honte

Photo : Simon Cordeau

« Le projet numéro 2, c’est un studio de création, de l’autre côté », poursuit Éliane. Elle pointe le fond de la grange qui se trouve juste à côté de l’auberge. « On va construire un gros studio pour faire des podcasts, des livres audios, du contenu, etc. Et au deuxième étage, on va avoir une salle multifonction pour des expositions, des ateliers et des conférences. »

Éliane a elle-même une histoire personnelle avec la consommation. « J’ai arrêté de consommer il y a huit ans. Et après seulement trois mois, j’ai eu le flash. Je voyais un lieu où on pouvait connecter, se rassembler, échanger, mais surtout ne pas avoir honte de notre parcours. Il faut être fier du chemin parcouru, et il y a du beau après les épreuves », raconte-t-elle.

Elle anime d’ailleurs le balado Pis après ? avec Alexandre Martel, qui met en lumière des histoires d’adversité et de résilience. « Il y a un premier épisode avec nous, et un deuxième avec Maxime Desbiens-Tremblay qui faisait Manolo dans Ramdam. C’est disponible sur toutes les plateformes. »

L’attrait des Laurentides

Éliane a l’ambition d’ouvrir d’autres Stations Soberlab ailleurs, mais elle a choisi les Laurentides en premier, entre autres parce qu’elle y habite. « J’ai émigré de Montréal pour bâtir ma famille ici. C’est un adon qu’on ait trouvé ce lieu-là. C’est une auberge qui a 133 ans et c’est un lieu très wow. Il n’y en a pas de projet pour la sobriété. Et ça fait tellement du sens : on est dans la nature ! Quand tu te rétablis, tu as besoin de te connecter avec les arbres, avec la nature. »

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