Transport collectif et bénévole dans la MRC des Pays-d’en-Haut
Une offre en constant développement
Nous l’abordions la semaine dernière: avec le coût élevé du logement qui amène les gens à se loger en périphérie du territoire, le transport sur de longues distances est l’un des facteurs de la pauvreté spécifique aux Pays-d’en-Haut. Heureusement, des solutions de rechange à la voiture existent, de plus en plus souples et complètes.
Transport intermunicipal
Instauré en 2004 sous l’impulsion des MRC des Laurentides et des Pays-d’en-Haut, le transport collectif intermunicipal, comprenant des services d’autobus et de taxibus (sorte de taxi collectif assurant la liaison avec les circuits d’autobus), a pour mission de faciliter la mobilité des travailleurs du territoire et des élèves adultes des centres de formation professionnelle et d’études collégiales.
Preuve que le transport intermunicipal répond à un besoin, son nombre de passages, 15000 à sa première année en service, a atteint 105000 en 2013. Son offre a plus que quadruplé en une dizaine d’années, passant notamment de quatre circuits d’autobus sur l’axe nord-sud de la 117 à seize circuits dans la seule zone Centre (Mont-Temblant-Saint-Jérôme).
Questionnée sur la satisfaction des usagers du transport collectif intermunicipal, Louise Cossette, directrice générale de Transport adapté et collectif des Laurentides, affirme que les ventes de passes mensuelles augmentent, signe de l’adéquation entre l’offre et la demande. Elle précise que des heures de passage ont été ajoutées en journée pour satisfaire aux besoins des retraités.
Quant aux projets à moyen terme du transport collectif, Mme Cossette parle de l’adoption récente d’un plan de développement sur cinq ans qui sera mis en branle dès que les ressources financières auront été trouvées. D’ici là, une plateforme de covoiturage sera lancée en 2014 afin d’offrir plus de mobilité aux habitants des municipalités éloignées.
Transport bénévole
Fondé en 1980, l’organisme Entraide bénévole des Pays-d’en-Haut a pour mission de venir en aide aux personnes en perte d’autonomie et de briser leur isolement. Parmi ses services, il offre du transport-accompagnement dédié aux rendez-vous médicaux (hôpital, dentiste, psychologue, etc.) et met à la disposition de ses usagers un minibus pour les achats ou les activités
sociales.
Alors qu’il y a une dizaine d’années, Entraide bénévole des Pays-d’en-Haut répondait à 400 demandes par mois, celles-ci varient maintenant entre 800 et 1000 mensuellement.
Pour tous ses services «motorisés», incluant
la popote roulante, il parcourt au minimum 600 000 km annuellement.
Pierre Bertrand, directeur général de l’organisme depuis environ cinq ans, remarque une énorme augmentation de la demande, qu’il attribue principalement au vieillissement de la population, une réalité particulièrement présente dans la MRC des Pays-d’en-Haut.
Afin de briser l’isolement d’aînés souvent privés de leur permis de conduire, il envisage d’élargir ses services de transport-accompagnement, qui ne seraient plus exclusifs aux rendez-vous médicaux, mais feraient aussi de l’«humanitaire» (comme de l’accompagnement à des funérailles). «La pauvreté, ce n’est pas seulement
le manque d’argent ou de nourriture, dit
M. Bertrand. La pauvreté, c’est aussi social, c’est l’isolement.»