Travaux sur le chemin du Lac-Millette : « Si ça continue, on va fermer »

Des commerçants dans le secteur du chemin du Lac-Millette voient leur clientèle diminuer et leurs ventes baisser depuis le début des travaux, alors qu’ils se retrouvent enclavés par ceux-ci.

« Jusqu’à présent, il n’y a aucun plan de la Ville pour nous aider. […] Si ça continue, on va être obligé de fermer boutique », soutient Daniel Tremblay, propriétaire de la boutique Décorum. « J’ai peut-être trois à quatre clients par jour, alors qu’avant j’en avais une trentaine. J’ai une perte de revenus de 50 000 $. Je suis obligé de congédier du monde et d’être dans la boutique six jours semaine. Cela a un impact sur toute notre vie », déplore-t-il.

Du côté de Sushi Taxi, le propriétaire espère aussi que la Ville prendra des actions pour améliorer la situation. « On perd un chiffre d’affaires chaque jour. Nos ventes sont moins importantes que l’année précédente, alors qu’avant les travaux, on était en hausse », explique Alexandre Dupuis. « Je comprends que les travaux doivent être faits et qu’il n’y a pas de bon moment, mais ça fait mal aux commerçants et aux employés. » Celui-ci se voit dans l’obligation de couper des heures également à ses employés. « On doit faire du mieux qu’on peut pour garder les employés de notre côté. »

« On est rendus avec une terrasse souillée, qu’il faut nettoyer quatre fois par jour si on veut que des gens aient s’asseoir. Puis, on a même des livreurs de Doordash qui refusent des commandes de chez nous, car ils ne sont pas capables de se rendre », déplore le propriétaire de Sushi Taxi.

« Est-ce que la Ville pourrait aider financièrement les commerces touchés ? Je pose la question. C’est une pratique qui s’est vue à Montréal par exemple », se demande M. Dupuis.

Signalisation

M. Tremblay déplore également les panneaux de signalisation indiquant « circulation locale seulement ». Cela fait en sorte que des clients ou des touristes ne vont pas s’aventurer dans le secteur, par peur d’avoir une contravention. « Il faudrait qu’il y ait par exemple des pancartes avec une meilleure signalisation pour indiquer les commerces, pour que les gens s’y retrouvent », rapporte Daniel Tremblay. Il suggère aussi qu’on indique dès la rue de la Gare que le chemin du Lac-Millette est fermé.

« Est-ce qu’il y aurait une possibilité de permettre de tourner sur le chemin Jean-Adam pour se joindre à de la Gare ? », demande pour sa part M. Dupuis.

Les actions de la Ville

Du côté de la Ville de Saint-Sauveur, on indique que les options sont limitées pour aider les commerçants, mais que la Ville « n’est en aucun cas insensible à la situation […] », souligne la directrice du Service des communications de la Ville, Marie-Ève Beaumier. L’aide financière que certains aimeraient avoir n’est toutefois pas permise selon la Loi sur les subventions municipales. Celle-ci mentionne qu’« aucune municipalité ne peut, ni directement, ni indirectement, venir en aide à un établissement industriel ou commercial […] ».

« Nous sommes à l’écoute et prêts à faire le maximum de ce qu’il nous est possible de faire, dans le respect de nos limites et des ressources publiques que nous administrons », indique Mme Beaumier.

« Une campagne sur les réseaux sociaux est en cours, des actions publicitaires sont également posées, notamment dans Accès. Aussi, tous les citoyens de Saint-Sauveur recevront dans les prochains jours un dépliant à cet effet. Des copies de celui-ci seront aussi distribuées aux commerçants le désirant. De plus, des pancartes, mentionnant « Commerces ouverts » et énumérant les commerces, seront installées au cours des prochains jours et ce dès aujourd’hui [13 septembre] », poursuit-elle.

« Nous encourageons les commerçants à nous soumettre leurs idées et initiatives afin que nous puissions les aider à les réaliser. Nous les remercions de nous faire part des manquements constatés et agissons très rapidement pour corriger la situation, s’il y a lieu. Nos équipes leurs sont dédiés en plus de travailler ardemment à ce que le chantier se déroule rapidement et en sécurité. »

Les commerçants encouragent la communauté à venir les visiter et soutiennent qu’ils sont toujours là pour les servir, malgré les travaux. « On apprécie chacun des clients qui trouvent une façon de venir et ça nous encourage à continuer et à assurer une qualité, semaine après semaine », indique M. Dupuis.

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