Un dépliant qui fait jaser
Par david-richer
Commission scolaire des Laurentides
Des personnes du milieu scolaire de la Commission scolaire des Laurentides (CSL) s’interrogent sur le coût qu’a engendré la production de la déclaration de service, distribuée par la poste dernièrement.
Aux dires de Claude Pouliot, la CSL a fait produire 60 000 copies de ce dépliant sur un papier recyclé. «La CSL a versé 6 000$ de son budget chiffré à 95M$. Cela n’a pas coûté plus cher que la production du calendrier, composé de plusieurs pages, qui coûtait entre 5 000$ et 7 000$ et qui était distribué aux parents uniquement. J’estime que nous n’avons pas choisi ce moyen de communication sur un coup de tête», explique-t-il en entrevue.
Sur le terrain, on digère mal cette nouvelle façon d’informer les payeurs de taxes scolaires. On affirme que la commission scolaire aurait pu utiliser un moyen moins coûteux. «La déclaration de service ne s’accompagne pas de mesures concrètes. La commission scolaire s’engage à faire des choses pour lesquelles elle n’a pas le budget pour les réaliser parce qu’il y a des coupures budgétaires chaque année», déclare Annie, nom fictif, préférant ainsi garder l’anonymat.
Elle poursuit: «J’ai l’impression que ce dépliant a été traité comme un moyen de marketing. Pourtant, le but de ce dernier est d’informer la population sur les services offerts. Dans ce cas-ci, on n’informe pas; on remplit le document de belles intentions.»
Du côté de la Commission scolaire des Laurentides, on affirme qu’il ne s’agit pas d’un moyen publicitaire. On se réfère à la loi, selon l’article 220, qui stipule que la CSL «est tenue de rendre publique ses objectifs quant aux services offerts ainsi que de la qualité de ceux-ci».
Marc-André, nom fictif, reproche lui aussi à la CSL d’investir au mauvais endroit. «Au lieu de verser de l’argent dans la fabrication d’un dépliant qui risque de se retrouver à la poubelle, la CSL devrait plutôt mettre cet argent dans l’achat d’outils de référence plus récents, dans le réseau informatique qui laisse à désirer ainsi que dans l’embauche du personnel», affirme-t-il.
Selon M. Pouliot, une bonne partie des payeurs de taxes ne connaissent pas exactement le rôle d’une commission scolaire. «Vous savez, toutes sortes de choses sont dites sur les commissions scolaires au Québec. Dans l’ensemble, les citoyens sont satisfaits des services donnés par celles-ci», soutient le directeur général.
L’aide à l’élève touchée par les compressions
Parmi les services qui souffrent des compressions budgétaires, il y a celui de l’orthopédagogie. À cela, Claude Pouliot répond: «Il faut être conscient qu’il y aura toujours des limites aux services donnés. Dans le cas présent, le gouvernement y a ajouté de l’argent pour en couper ailleurs. L’objectif le plus difficile pour nous, c’est de répartir le plus juste possible le budget dans les écoles tout en respectant la mission que s’est donnée la commission scolaire», conclut-il.