Un happening annuel pour conserver la lumière au bout du tunnel
Par nathalie-deraspe
Ici par les arts, un organisme à but non lucratif qui fonctionne sans subvention récurrente depuis 10 ans, a prouvé une fois de plus l’importance de son mandat auprès de la jeunesse d’ici et d’ailleurs. Cri d’alarme lancé parfois avec humour ou émotion, le happening annuel de jeudi dernier a touché sa cible. Plus de 4 500$ ont été amassés en l’espace de quelques heures.
«C’est extrêmement stressant de savoir que tous nos emplois sont menacés d’année après année, explique Jennifer Cooke au lendemain de l’événement. Quand j’ai un jeune en détresse assis devant moi, je ne peux pas lui dire: “je m’excuse, mais je n’ai pas le temps de te recevoir, il faut que je trouve des salaires”…» La directrice d’Ici par les arts croit que la soirée de jeudi a permis de passer le message. Pas seulement au niveau des sous qui manquent, mais du mandat crucial de l’organisme. Chaque année, plus de 5 000 jeunes de Mont-Laurier à Montréal sont approchés par l’un ou l’autre des projets d’économie sociale d’Ici par les arts. Une centaine viennent s’y réfugier chaque semaine, qu’ils soient en crise ou non. Certains ont finalement quitté la rue et trouvé un refuge de cœur chez les artisans d’Ici par les arts. Une trentaine d’artistes de la région réussissent à vivre via les services d’économie sociale de l’organisme.
Jeudi, une mère a livré un vibrant témoignage en l’honneur de sa fille, qui a su retrouver la paix après de longs séjours en enfer. «Quand on a ouvert la porte d’Ici par les arts, c’était comme ouvrir la porte sur la lumière.» Une histoire parmi tant d’autres. Une histoire qui souligne que pour bon nombre de jeunes qui ont décroché de la vie, Ici par les arts n’est rien de moins que l’ultime sortie de secours qui peut les réchapper avant qu’il ne soit trop tard.