Un vent de changement s’amène à Habitat Saint-Sauveur: plus de 500 000$ pour la première phase!

Par nathalie-deraspe

Le climat de terreur dénoncé l’année dernière à la résidence pour personnes âgées Habitat Saint-Sauveur semble bel et bien chose du passé.

Un an après qu’Accès eut mis à jour des histoires d’horreur concernant l’insalubrité et l’intimidation, la nouvelle administration redonne enfin le sourire aux résidents.

Ils étaient une dizaine de personnes réunies pour témoigner du changement radical de l’atmosphère d’Habitat Saint-Sauveur. Pour la première fois depuis des années, des membres de l’Association des locataires et de la direction discutent ensemble sans animosité et dans le plus grand respect.

Chacun est conscient qu’il y a fort à faire pour ramener le bâtiment en état, mais qu’à cela ne tienne, la bonne humeur est au rendez-vous. «La première chose que j’ai fait, explique le nouveau directeur général Jean-Pierre Deschênes, ça été de sécuriser les gens. Il y a moins de clefs en circulation.» Ce policier à la retraite compte des années de bénévolat en relation d’aide. Un atout quand il est question de ramener la paix entre les individus. M. Deschênes s’est tout de suite efforcé d’apporter un climat de confiance en rétablissant la communication et ça se voit. La porte de son bureau est d’ailleurs toujours ouverte. Un détail qui contraste grandement avec tout ce qui s’est vu au cours des dernières décennies à Habitat Saint-Sauveur. Le gérant congédié en mars dernier a conservé son poste durant 27 ans. Les présidents de l’Association des locataires ont tour à tour jeté l’éponge.
«On n’était pas mis au courant de rien, indique Jules Galarneau, membre de l’Association. On nous promettait des choses, mais c’était toujours remis indéfiniment. Et ce n’était pas facile de donner ses idées.» Comme d’installer un clapet à lettres dans la porte du bureau principal pour éviter que les locataires aient à faire des allers-retours épuisants quand c’est le moment de payer le loyer. À peine entrée en poste, la nouvelle direction a saisi l’idée et fait l’installation.
«Ça fait 22 ans que je suis ici, renchérit Jean-Claude Dagenais. Au moins 40% des locataires passait par quelqu’un d’autre pour aller porter leur paiement de loyer de peur de se faire engueuler. Tout le monde vivait dans la crainte.» Mais lui et ses collègues du conseil d’administration de l’époque n’y pouvaient pas grand chose, le président et le directeur général menaient tous les dossiers, indique-t-il.

Prêts pour les travaux

Le travail de la présidente actuelle de l’Association des locataires, Harlean Brébeau, y est pour beaucoup, insiste le groupe. Elle a réussi là où tant d’autres ont échoué. Cette femme dynamique a réuni à l’hiver pas moins de huit instances gouvernementales dans le but d’informer et outiller les locataires. Un dossier a même été ouvert au CLSC concernant le respect des personnes âgées. Suite aux informations reçues, les locataires se sont sentis davantage solidaires. Ils ont refusé en bloc une augmentation de loyer non justifiée. À partir de ce jour, les choses se sont bousculées.

Jean-Pierre Deschênes est entré en poste au même moment que son surintendant, Guy Therrien, et le conseil d’administration s’est enrichi de trois nouveaux membres (Jovette Grignon, Charles Héon et Jean-Marc St-Louis).

L’architecte Mario Allard a reçu le mandat d’évaluer la liste des travaux à faire. Dès la semaine prochaine, M. Deschênes visitera chacun des locataires. Une pratique d’incendie est également au programme. Apparemment, aucun exercice du genre n’a été fait auparavant.

Entre-temps, le CA prépare des demandes de financement. Il y en aurait pour plus de

500 000$ en travaux, rien que pour une première phase! Les dénonciations de l’année dernière concernant notamment les nombreuses infiltrations d’eau, ont d’ailleurs fait grimper la police d’assurance de 6 à 37 000$ par an. «C’est un peu la faute de la SCHL, indique Jean-Claude Dagenais. Après tout, ils n’auraient jamais dû laisser le bâtiment à l’abandon.» Les travaux concernent notamment l’électricité, la ventilation, l’isolation et le terrassement. Mais pour une fois, les 94 locataires sont confiants de voir les rénovations effectuées. «On veut bâtir quelque chose de solide et de bon!», dit Jovette Grignon sur un ton déterminé.

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