Une autre histoire de merde!

Par nathalie-deraspe

Sani-Laurentides pompe un ruisseau durant près d’une semaine à Prévost

Le bris d’une conduite d’égout a entraîné des déversements dans un ruisseau menant à la rivière du Nord. Des voisins racontent que des odeurs nauséabondes surgissent de l’endroit particulièrement au printemps et à l’automne et ce, depuis près de 5 ans.

Véronique Desjardins et son conjoint ont fait l’acquisition d’une résidence dans le quartier historique de Prévost. Le jeune couple était excité à l’idée de rénover une maison qui avait son lot d’histoires en vue d’y élever sa jeune famille. Aujourd’hui, les enfants ont 3 et 5 ans, mais ils passent bien peu de temps à jouer sur le terrain, compte tenu des odeurs fétides qui émanent du ruisseau adjacent à la maison. «Avant, on regardait les lucioles le soir, c’était bucolique. Mais aujourd’hui, c’est presqu’impossible», raconte Mme Desjardins.

Cette nouvelle résidente de Prévost affirme que les conduites d’égout situées en face de sa maison doivent être fréquemment nettoyées pour éviter tout débordement. «Les deux premières années où on habitait ici, c’était moins pire parce que la Ville venait deux fois par mois. Là, ils ne sont pas venus.»

Il a fallu l’intervention de son voisin Ronald Mumme, qui a logé plusieurs appels à la Ville, pour que les services de travaux publics viennent constater de visu les dégâts: des morceaux de métal mélangés à des matériaux de construction, du papier de toilette flottant au beau milieu des condoms. «Ils nettoient seulement quand on les appelle», dénonce son épouse Louise Laurin, qui se dit excédée par les odeurs de merde qui s’infiltrent parfois jusque dans sa cuisine. «C’est pareil à la Maison de Prévost», ajoute-t-elle.

Selon le voisinage, les résidents de la rue Louis-Morin seraient fréquemment incommodés par des débordements de la sorte.

Les condos construits en contre-pied de l’autoroute n’y seraient pour rien.
À la municipalité, le maire se défend bien de ne pas avoir agi à temps. «Aussitôt qu’on a su qu’il y avait un problème, dit Claude Cousineau, on a alerté Sani-Laurentides. On a jamais eu vent de problématique dans le secteur auparavant.»

M. Cousineau soutient que tout le con-tenu des ouvrages de surverse des municipalités aboutit dans les plans d’eau à l’occasion de pluies diluviennes. Le problème n’est pas unique à Prévost.

Un bris remontant à juin

Selon les données recueillies par le Centre de contrôle en environnement du Québec affilié au MDDEP, le problème remontait à juin ou juillet, au moment où l’on a enregistré de fortes pluies. Des matériaux se seraient retrouvés dans la conduite, empêchant les eaux usées de s’évacuer convenablement. Il aura fallu près d’une semaine complète à Sani-Laurentides pour nettoyer le site de façon appropriée.

La directrice générale de l’Agence de bassin versant de la rivière du Nord, Sonia Lefebvre, jette le blâme sur les stations d’é-puration, qui constituent à ses yeux un problème majeur dans les Laurentides «Il faut que ça se règle. On aura beau essayer de décontaminer la rivière du Nord, mais on ne peut pas faire de miracles, dit-elle.

Abrinord essaie de faire en sorte que les gens aiment leur rivière et qu’ils apprécient d’y pêcher, mais grosso modo, la qualité de l’eau est moyenne et les analyses qui sont faites une fois par mois ne sont pas vraiment représentatives. Faudrait que ça se joue à un plus haut niveau.»

Le maire de Prévost défend le travail qui se fait dans la municipalité. «Notre usi-ne d’épuration n’a jamais été prise en défaut, indique Claude Charbonneau. On pourrait construire encore 700 ou 800 maisons avant qu’elle arrive à capacité, mais on est déjà en train de préparer un 3e bassin.»

Pour le MDDEP, le dossier est réglé. La problématique a été corrigée dans les normes et les rapports d’expert affirment que tout semble rentré dans l’ordre. Aux résidents de s’assurer dorénavant que la situation demeure à la normale.

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