Une femme de coeur avant tout

Par Martine Laval

Marguerite Blais

Lorsque j’ai rencontré Marguerite Blais, je n’allais pas rencontré Madame la Ministre des aînés mais plutôt la femme derrière tous les rôles qu’elle s’est offert de vivre dans sa vie professionnelle.

Nous la connaissions depuis longtemps comme animatrice et visage public à la télévision et à la radio. Nous l’avons connue plus politique, comme présidente du Conseil de la famille et de l’enfance. Puis un jour nous l’avons suivie dans sa course pour devenir députée de Saint-Henri/Sainte-Anne au sein du Parti libéral. C’est alors qu’on a compris que cette femme qui avait déjà été approchée par Robert Bourassa afin de joindre les rangs de son parti, avait des vues précises sur le rôle plus sérieux qu’elle désirait maintenant jouer au sein de la communauté dans laquelle elle est née et de la société québécoise en général. Marguerite Blais sautait alors à pieds joints dans le monde de la politique.

Un monde plus grand que soi

Cette femme de caractère, intelligente et déterminée, nous montre toutefois par ses agissements son cheminement personnel, sa carrière diversifiée et fluide, sa courtoisie, sa classe, son instruction, ses accomplissements, qu’il y a plus grand et plus important que le pouvoir et la gloire. Il y a son monde, celui duquel elle est issue et celui qu’elle s’est créé, le monde auquel elle croit et celui auquel elle aspire pour tous, de tout coeur.

Droit devant

La dernière fois que je m’étais assise dans son intimité à la fin de 2003, elle m’avait parlé du livre qu’elle venait de publier en collaboration avec Jules Desrosiers: «Quand les sourds nous font signe», fruit de sa maîtrise en communications. Elle s’apprêtait également à l’époque, à renouveler ses voeux de mariage avec son mari, après 25 ans d’une union solide, geste concret du désir de toujours aller plus loin dans la vie et dans le coeur, en toute reconnaissance.

Lorsque je lui demande aujourd’hui de me parler de son cheminement depuis cette date, il n’est pas étonnant d’apprendre que cette femme déterminée a bien sûr terminé ce qu’elle avait commencé en publiant en 2007, en collaboration avec Jacques Rhéaume, le fruit de son doctorat sur ce sujet qui lui tient encore et toujours à coeur: «Apprendre à vivre aux frontières des cultures sourdes et entendantes; histoire d’enfants entendants issus de parents sourds.» Détentrice d’un doctorat obtenu à 57 ans, présidente alors du Conseil de la famille et de l’enfance, elle pouvait désormais ouvrir grandes les portes d’une autre passion politique: ce qui deviendra au fil des ans, la cause des aînés.

Le côté privé de la vie politique

Dans sa vie privée, puisque c’est chez elle, dans sa jolie maison des Laurentides qu’elle me reçoit, je rencontre une femme entourée d’amour, de compréhension et de respect, qui vit sa vie de famille en douceur et en toute simplicité dans un décor douillet et chaleureux. Vulnérable en ce matin de notre entretien puisqu’elle vient de passer une mauvaise nuit suite à un problème de santé sans gravité mais malaisant, elle se confie tout de même franchement et simplement sur sa vie, ses horaires et ses obligations de femme politique qu’elle vit avec grâce.

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Une complicité à toute épreuve

C’est un délice de l’entendre parler avec passion et conviction de tout ce qui l’anime.

Jean-Guy Faucher, son mari, nous sert le thé très discrètement, et dans ses gestes on sent toute la complicité qui a déterminé le juste rôle que chacun jouerait au sein de leur couple. Elle bouge sans cesse entre Québec, Montréal, les Laurentides, d’une obligation à l’autre, d’un événement ici et là, dans un horaire minuté et Il est là, présent à elle, accomplissant ses tâches professionnelles à partir de la maison, car ainsi peut-on se permettre la vie professionnelle de nos jours, tout en jouissant du temps qu’ils arrivent toutefois à partager dans l’intimité de leur cocon hermétique. La complicité est tangible et belle à voir.

La fibre maternelle par contre

Lorsque je lui pose des questions sur sa vie de famille, Marguerite Blais me parle avec amour de ses trois enfants que Jean-Guy et elle ont adoptés, de ses six petits-enfants qui la gardent alerte et jeune, cette femme qui prend le temps de s’entraîner tous les matins et de trouver le temps de faire ce qu’elle aime tant, lire et écrire, malgré un horaire bien chargé. Il est bien sûr que nous dérapons inévitablement sur nos petites anecdotes et nos plaisirs de Mamies, mais lorsque je lui demande toutefois quelques détails plus précis, elle me confie: «Ah! ça, il faut le demander à Jean-Guy parce qu’entre nous deux, la fibre maternelle c’est plutôt lui qui l’a!» Cette révélation dévoile que c’est donc avec toute cette connivence et ce soutien, que Marguerite Blais peut s’offrir dans l’équilibre, le respect, l’amour, l’aisance et la joie, cette douce conciliation carrière politique-famille. Ceci confirme que le contraire étant aussi juste: «Derrière toute grande femme il y a un grand homme!»

La main du coeur

Avec tout le respect que l’on vous doit pour le combat actuel que vous menez pour cet âge que l’on désirerait «d’or» pour tous, Madame la Ministre, nous savons que nous pouvons compter sur Vous pour défendre les droits, les besoins, le bien-être de nos aînés actuels, tout en préparant le terrain de nos aînés en devenir dont vous ferez éventuellement partie. Leur offrir le droit de vieillir respectueusement, de mourir dignement, chez eux autant que faire se peut, entourés de leur famille, de leur proche-aidant qui eux aussi, ont droit à l’aide et à la reconnaissance, est une bien noble cause que nous vous sommes reconnaissants de mener à partir de la main du coeur.

Chapeau Madame la ministre! Nous vous saluons bien bas pour cette cause humaine qui nous concerne tous et vous tient à coeur, autrement que dans le pouvoir et la gloire!

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