Une nouvelle exposition jette l’ancre au Musée du ski
Par benerice-jette
Vallée de Saint-Sauveur
C’est lors d’un 5 à 7 qu’a été célébrée l’ouverture officielle de la deuxième exposition temporaire du Musée du ski de la Vallée de Saint-Sauveur.
Bénérice Jetté
À partir du 12 avril, une exposition rendant hommage aux sœurs Wurtele, pionnières du ski féminin au Canada, prend place pour les six prochains mois. Sous le thème «Le ski: un mode de vie», cette incursion dans la carrière des célèbres jumelles s’ajoute à l’exposition permanente du Musée, retraçant l’histoire du ski au Québec à travers plus de 7000 artéfacts exhibés.
À deux, c’est mieux!
Skieuses intrépides, elles furent les premières à fonder des clubs de ski pour femmes. L’historien Michel
Allard, ainsi que Maureen Boorne et Sylvie Lebeau, respectivement présidente et coordonnatrice du Musée, ont monté ensemble cette exposition. À l’ouverture, officiels, parents, amis et collègues de ski des jumelles âgées aujourd’hui de 91 ans, étaient présents. Maureen Boorne, ayant elle-même été membre du Twinski Club fondé par les Wurtele, s’est dite touchée. «Je suis très heureuse d’être celle qui ouvre cette exposition car je connais bien l’histoire de ces femmes extraordinaires. Je suis d’autant plus honorée qu’il s’agit du dernier événement auquel je participerai en tant que présidente du Musée, puisque Gilles Dazé me succédera sous peu», a-t-elle déclaré. Michel Allard, a remercié la famille Wurtele pour le prêt d’artéfacts et l’accès à leurs archives. «C’est un honneur et un plaisir de présenter cette exposition, car l’histoire des Wurtele est à la fois la leur et l’histoire du ski elle-même.» Les femmes les plus médiatisées de l’histoire du ski semblaient émues. «Nous sommes heureuses d’être ici après tant de travail et que ce soit dans les Laurentides que nous aimons tant», a lancé Rhona Wurtele avant de céder la parole à sa sœur Rhoda. «Je ne peux croire que tout ce que nous avons collectionné de notre passé soit immortalisé ici. C’est fantastique!»
L’œuvre de tous les jours
Le musée est soutenu en coopération par le maire de Saint-Sauveur, Michel Lagacé et celui de Morin-Heights, Tim Watchorn. «Il me fait plaisir d’héberger le Musée du ski et il faudra travailler ensemble pour le maintenir en santé grâce à de telles expositions» a souligné M. Lagacé. Les anciens musées québécois sont bien enracinés mais la réalité économique demeure difficile. Le Musée de Saint-Sauveur compte un employé rémunéré et une poignée de bénévoles. Le ministère de la Culture a participé durant deux ans à la mise en place de l’exposition permanente, où des artéfacts collectionnés depuis trente ans ont été choisis par des professionnels en muséologie et des historiens. Mais depuis, le Musée doit subvenir à ses besoins. «Maintenir un musée est un travail d’envergure. Tout doit être répertorié. Un simple objet peut devenir demain un trésor du passé, mais chaque étape de conservation coûte temps et argent. C’est le défi des musées», observe Pierre Urquhart, à l’origine du musée.
À même passion, même raison
Le Musée Canadien du ski dort dans des boîtes à Ottawa et un appel d’offres a été lancé à toute municipalité intéressée à l’installer chez elle. Les réponses, toutes venues de l’ouest canadien, ont poussé la Ville de Tremblant à tenter sa chance; et elle lui a été accordée. Certains y ont vu une menace pour le Musée du ski de Saint-Sauveur. M. Urquhart assure qu’il ne s’agit pas de guerre mais plutôt d’une alliance à venir. «Ici, au Musée de ski, nous n’aurions pas eu l’espace d’exposition ni d’entreposage pour un tel projet. L’acquisition par Tremblant de cette richesse historique nous réjouit. Nous prévoyons un travail conjoint dans l’avenir. Les employés, les effectifs et l’espace d’entreposage pourraient être mis en commun, ce qui rendrait possibles de grandes choses pour les deux musées, qui pourraient se promouvoir l’un et l’autre. Il y a du bon dans cette future collaboration», conclut-il.