Une première: L’ITAQ conçoit un véhicule minier électrique

Par nathalie-deraspe

L’institut du transport avancé du Québec s’est associé à une entreprise du Saguenay dans le but de concevoir un véhicule entièrement électrique destiné au secteur minier. Un premier prototype a été testé avec succès mardi dernier à la mine Niobec de Saint-Honoré de Chicoutimi.

L’idée de concevoir un engin minier 100% électrique revient à PEDNO, une entreprise plutôt habituée à œuvrer dans le domaine de la foresterie. Après des approches auprès de l’industrie minière, ses dirigeants ont compris les dépenses faramineuses engendrées par l’utilisation souterraine de véhicules motorisés. La climatisation et le chauffage nécessaires à évacuer les émanations de diesel compteraient pour 40% des coûts d’exploitation d’une mine. D’où l’intérêt d’explorer la filière électrique. La firme Précicad, de Québec, qui avait déjà collaboré avec les ingénieurs de l’ITAQ, les a mis sur la touche.

Le cahier des charges démontrait bien les problématiques à surmonter lors de la conception du véhicule. Le bolide se devait d’être robuste. En plus d’être doté de quatre roues motrices pour pouvoir circuler dans un environnement difficile avec des pentes à 26%, celui-ci devait avoir une autonomie de plus de 40 kilomètres et être en mesure de circuler à 20 km/h, tant sur le plan horizontal qu’incliné. Il fallait en outre que l’engin puisse récupérer l’énergie cinétique tant au moment des descentes que du freinage.

Un véhicule surprenant

Malgré sa structure entièrement fabriquée d’aluminium, le véhicule s’avère étonnamment puissant, explique l’ingénieur électrique François Adam. Lors d’essais réalisés au printemps, le bolide élaboré au Centre collégial de transfert technologique de Saint-Jérôme a été en mesure de tirer tour à tour une camionnette et un chariot élévateur. Muni de batteries au lithium, celui-ci possède 20 kW-h d’énergie accumulée. La recharge complète du véhicule peut se faire entre 6 et 15 heures, selon le mode choisi.

Mardi dernier, M. Adam s’est rendu à la mine Niobec pour constater de visu les performances de l’engin. Le véhicule a effectué une pleine journée de travail à 2 400 pieds de profondeur. Après deux remontées complètes, les batteries comptaient encore 30% de leur charge. Un exploit!
«On pensait qu’il allait y avoir de la réticence de la part des travailleurs, confie l’ingénieur de l’ITAQ. Au contraire, la curiosité était là!» Et pour cause. Ce petit bolide minier n’émet aucune pollution, aucun bruit et est plus performant que tout autre véhicule apparenté. Même avec quatre personnes à bord, l’engin s’est déplacé avec aisance, soutient François Adam. Certains travailleurs l’ont même utilisé comme source d’éclairage (le système consomme peu, mais est puissant).

Le véhicule fera l’objet de réajustements mineurs au cours des prochains mois (garde-boue, etc). Pour le reste, tout semble extrêmement positif. «À vue de nez, on pourrait remplacer au moins une dizaine d’engins à la mine Niobec», soutient l’ingénieur.

Avec de tels résultats, on ne doute pas de la commercialisation prochaine des bolides miniers électriques. Rappelons que le Programme de soutien à l’intensification technologique du ministère du Développement économique, de l’innovation et de l’exportation a couvert tous les honoraires de l’ITAQ dans le projet.

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