Vague de fond entre deux maires

Par nathalie-deraspe

Le maire Jacques Brien a bien l’intention de prouver à ses citoyens que le centre de ski peut s’autofinancer. Il souhaite faire de Val-Morin lieu où le plein air serait le moteur économique de la région.

La rivalité historique entre Val-Morin et Val-David refait surface avec éclat. Depuis deux semaines, les deux municipalités ne se parlent plus directement: «Le Parc Dufresne n’a rien à voir dans ça», affirme toutefois Jacques Brien, maire de Val-Morin.

M. Brien ne semble guère apprécier la médecine du Dr Lapointe. Le 20 décembre dernier, les deux hommes se sont réunis, à la demande du maire de Val-David, pour discuter de certains points litigieux qui persistent entre les deux municipalités, qui partagent certains services en commun. Pierre Lapointe promettait entre autre de régler toutes les factures pendantes avant la fin de l’année. En échange, Val-David exigeait la moitié du paiement d’une surprime d’assurance de 6 400$, réclamée à cause de la présence du Club de vélo de montagne au Parc Dufresne, même si celui-ci se trouve sur son territoire. Une bataille de principes et de chiffres s’en est suivie, si bien que depuis, Val-Morin réduit la discussion au minimum avec la municipalité voisine et exige que celle-ci paie tout service à l’avance, en plus d’exiger systématiquement des frais d’administration de 15%. «Le maire est insulté de cette décision, mais nos citoyens qui utilisent les services d’égouts de Val-David ont toujours eu à payer des frais d’administration de 10%», se défend Jacques Brien. La municipalité ne charge rien aux commerces qui utilise le site du Lac Raymond pour leurs activités pas plus qu’elle n’exige de frais aux enfants qui fréquentent le camp de jour de l’endroit, ajoute-t-il. «Je pourrais dire aux aînés de Val-David de ne pas se placer sur la liste d’attente du projet d’habitation communautaire de Val-Morin, mais j’ai trop de respect pour les citoyens de nos deux villages pour les pénaliser de la sorte», poursuit le maire Brien.
«Le conseil de Val-Morin avait accepté de payer la surprime d’assurance», se défend le maire Lapointe, qui tient mordicus à partager la facture. «J’ai utilisé mon droit de veto, rétorque le maire Brien. Une municipalité ne peur assurer une autre municipalité sur sa propre police d’assurances, cela nous a été confirmé par notre courtier.»

Mais le maire de Val-Morin va plus loin et accuse son homologue de Val-David de manipuler l’opinion publique en sa faveur. «Nous leur avons cloué le bec en mettant la main sur le club de ski du Far Hills», estime Jacques Brien, qui faisait référence à l’entente survenue entre le centre de ski et la municipalité en novembre dernier et qui fait de Val-Morin, le locateur du centre pour une période de quatre ans. Ils ne pensaient jamais que Val-Morin pourrait se porter acquéreur du centre.»

Rivalité historique

Le maire de Val-Morin a beau insister sur le fait que cette rivalité entre les deux municipalités date de l’époque où Val-David était rattachée au diocèse de Mont-Laurier et Val-Morin à celui de Saint-Jérôme et que le Parc Dufresne n’a rien à voir dans cette chicane de clochers, mais ce dossier n’a rien pour améliorer l’atmosphère. «Le 20 décembre, le maire Lapointe m’a demandé de charger le même prix aux citoyens de Val-David qu’aux visiteurs de Montréal (70 $ plutôt que 40 $ pour la passe annuelle). Voyez-vous ça souvent vous, un maire qui demande à ce que ses propres citoyens paient davantage que les autres pour un service semblable? On ne pouvait accepter ça sans passer pour les méchants.»

Le maire de Val-Morin déclare que les bons échanges de service ont disparu avec l’entrée en poste de l’équipe Asselin en 2003. «Les conseils passent, les problèmes demeurent.»
«Il y a eu un petit dérapage, convient Pierre Lapointe. Il y aura toujours une petite rivalité entre les deux municipalités, ajoute le maire de Val-David, mais pour une différence de quelques milliers de dollars, tout ce brouhaha me semble un peu excessif. Les maires vont passer et le parc restera.»

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