Victimes de leur succès!
Par nathalie-deraspe
Les services de cardiologie de l’Hôpital régional…
Depuis sa mise sur pied en 1998, le service de cardiologie du CSSS de Saint-Jérôme a doublé son nombre de spécialistes. Un premier bilan dressé il y a deux semaines, a permis de souligner le travail acharné des praticiens, tout en faisant état du stress physique important qui découle du manque d’espace et de budget de l’établissement.
Le nouveau directeur général, François Therrien, est demeuré impassible devant les données alarmantes fournies par le cardiologue Dominique Ouimet. L’heure n’était pas aux réclamations mais aux réjouissances. Il y a 10 ans, le Dr Jean Gautier et deux de ses acolytes fondaient un service de cardiologie autonome à même l’Hôpital régional de Saint-Jérôme. Avec peu d’infrastructures et de moyens, ceux-ci ont réussi à attirer peu à peu de nouveaux spécialistes. En 2003, le Dr Guy Turcotte, est venu consolider le service pour en assurer la pérennité. Quatre ans plus tard, une sixième cardiologue s’est ajoutée à l’équipe. Ici, pas de problèmes de recrutement comme c’est le cas chez les généralistes, dont le besoin est criant. C’est d’ailleurs un des rares services à n’avoir jamais manqué de candidats. Le succès de l’équipe de cardiologie a peut-être même eu un effet d’entraînement auprès d’autres médecins spécialistes, lance le Dr Ouimet. En 10 ans, l’hôpital a pu s’enrichir entre autres de nouveaux services en hématologie et en neurologie. Aujourd’hui, plus de 600 patients avec implants cardiaques sont suivis, ce qui concurrence plusieurs centres universitaires de la province, souligne le médecin. L’échographie cardiaque fait également la fierté de la petite équipe de Saint-Jérôme. Apparemment, peu de spécialistes possèdent autant de formation, au point où il est rare que d’autres centres hospitaliers remettent en doute leurs données. L’hôpital ne dispose toutefois d’aucun chirurgien, comme c’est le cas à Chicoutimi. Quatrième en terme de population, la région est 15e au niveau du financement. «Il faudrait trouver un équilibre entre la démographie et l’économie médicale», prévient le Dr Ouimet.
Insuffisance cardiaque
Peu de temps après son arrivée au service de cardiologie, le Dr Guy Turcotte a travaillé sur un projet de clinique d’insuffisance cardiaque. Les patients autrefois habitués de faire l’aller-retour à l’hôpital pour des séjours pouvant s’échelonner sur plusieurs semaines, peuvent désormais compter sur un suivi serré qui permet d’éviter les complications dues à leur maladie. Depuis son ouverture en janvier dernier, l’hôpital a comptabilisé 40% moins d’hospitalisation et les séjours ont pu être réduits de moitié. Une nutritionniste et une pharmacienne spécialisée en insuffisance cardiaque veillent également au suivi des patients. La province compte 37 cliniques du genre. Une centaine de patients sont suivis à Saint-Jérôme.