Voyage au Sénégal
Par yves-guezou
Lors d’un récent reportage chez Quadpro à Saint-Jérôme, Accès faisait la rencontre de Daniel Leclair, propriétaire des lieux. Nous parlant d’un voyage qu’il venait de faire, le journal a jugé l’information plus qu’intéressante et digne d’un article.
Une oasis d’hospitalité
Voilà quelques semaines, Daniel Leclair et sa conjointe Mélanie Saint-Pierre faisaient partie d’un groupe d’une vingtaine de personnes qui s’est rendu à Yene au Sénégal. Le but du voyage consistait à apporter fournitures scolaires et vêtements dans ce petit village de pêcheurs mais également à découvrir la richesse d’une culture aux antipodes de la nôtre. Yene se trouve à une heure et demie de Dakar «Quand il n’y a pas de trafic», dit-on sur place. «Mais il y a toujours du trafic, sourit Daniel, et ça nous a pris pas loin de quatre heures pour faire le voyage. C’est notre prof de Djembe, Zale Seck, qui nous a invités à découvrir son pays, explique-t-il, nous avons été hébergés pendant deux semaines dans sa famille et on a vécu à la sénégalaise. On mangeait par terre, partageant la nourriture du même plat. L’hospitalité était incroyable, les gens étaient ouverts, curieux de connaître notre culture mais ce qui m’a surtout impressionné, c’est la manière dont ils partagent le peu qu’ils avaient et comment ils ont, en tout le temps, le sens de l’accueil.» Le groupe avait réuni divers vêtements dans deux grosses valises afin d’en faire la distribution sur place: «Ça a provoqué une belle pagaille pendant quelques secondes, on n’a pas eu le temps d’organiser la distribution, déplore Daniel, on était contents de pouvoir aider mais en même temps on voyait bien qu’on aidait pas assez.» Le groupe laurentien a tout de même profité de son voyage pour découvrir les merveilles de la région: safari (pacifique) dans la nature sauvage, baignade au Lac Rose, dont la densité en sel vous fait flotter à la surface et une escale pleine d’émotion à l’île de Gorée et sa Maison des Esclaves. Les navires en partaient encore, voilà un peu plus d’un siècle, les cales pleines de captifs destinés à l’asservissement en Amérique. «Quelques membres du groupe ont versé une larme sur cette tragique partie de l’Histoire, commente Daniel, l’atmosphère ne reflétait pas l’amertume de ce que les blancs ont fait subir aux peuples d’Afrique, mais ils ne veulent surtout pas qu’on oublie cette période.»
Beach Soccer
Alors qu’ils se promenaient sur la plage de Yene, Daniel et Mélanie rencontrent un groupe d’ados désœuvrés: «On n’a pas de quoi se payer un ballon pour jouer au soccer», regrettent les jeunes. Qu’à cela ne tienne, nos deux Jérômiens s’en vont «négocier» un ballon de foot chez un commerçant alentours «C’est dans ces cas là que tu as plaisir à faire plaisir, sourit Daniel, juste à voir leurs visages. Ils t’ont fait deux équipes en un rien de temps et on les a vus jouer jusqu’à la nuit tombée tout le long de notre séjour.» À la question qu’est-ce que ce voyage t’as apporté dans la vie? «D’abord, j’ai été étonné par la réaction du groupe entier, commence Daniel, malgré les imprévus, les délais et les retards dans le voyage, le groupe s’est adapté de bonne grâce aux évènements, comme si l’atmosphère de douce nonchalance du pays commençait à faire son œuvre sur lui. À mon retour, j’ai découvert que ce voyage était l’un des plus beaux de ma vie. Je suis habitué aux séjours tout inclus dans les grands hôtels mais cette expérience a complètement modifié ma façon d’être et de penser, on devient moins matérialiste, le bonheur n’est pas dans la possession. J’ai redécouvert le sens de la famille et certaines valeurs encore actuelles au Sénégal et qu’on a délaissées en Amé-rique du Nord.» Daniel Leclair possède le gène du voyageur. Il l’a d’ailleurs transmis à ses enfants: Samuel Aylstock-Leclair travaille avec le Cirque du Soleil sur le spectacle Love à Las Vegas et Jésabel se destine à l’enseignement du français langue seconde à l’étranger, une famille ouverte sur d’autres cultures.
