Dans les régions rurales et isolées comme Wentworth-Nord, les aînés sont parfois laissés à eux-mêmes en cas d'urgence. Archives

Wentworth-Nord : Améliorer le temps de réponse aux aînés

Par Luc Robert

La mairesse de Wentworth-Nord, Mme Danielle Desjardins, espère que des assouplissements aux règles en vigueur permettront d’aider les personnes âgées qui vivent seules à leur domicile sur le territoire. Elle déplore que les aînés sont souvent laissés à eux-mêmes dans des situations d’urgences médicales.

« Souvent, le système n’aide pas les retraités isolés, seuls à leur maison. Avant, nous comptions sur un service téléphonique, pour appeler à intervalles réguliers les personnes vulnérables. Mais depuis quelque temps, le CISSS interdit la transmission d’informations nominales au sujet des personnes âgées. On ne peut donc plus préparer des listes et contacter les gens seuls lors de tempêtes ou autres situations. Il reste quoi ? Les services téléphoniques payants avec un bouton d’urgence à actionner en situation d’urgence. C’est à peu près tout, si tu n’as pas de famille pour venir te voir régulièrement », a-t-elle constaté.

C’est qu’en région rurale et isolée, comme c’est le cas dans l’ouest de la MRC des Pays-d’en-Haut, il n’est pas toujours possible d’intervenir rapidement en saison hivernale.

« Le service des premiers répondants, c’est extra pour la population, mais encore faut-il qu’il soit dans le coin. Je suggère souvent aux voisins immédiats d’aller faire un tour à la maison d’à côté, pour voir si personne ne se trouve en détresse, surtout chez les personnes seules. Le problème, c’est que souvent en semaine, elles se retrouvent seules, car les voisins ne sont souvent à leur chalet que les fins de semaine. Si quelqu’un chute ou se trouve mal en point, personne ne le sait avant longtemps. C’est déplorable », a-t-elle ajouté.

Une autre partie du problème concerne les aînés eux-mêmes, qui refusent souvent de s’identifier comme personnes vulnérables auprès des autorités.

« Les personnes âgées sont fières et ne veulent pas parler de leur vulnérabilité. D’autres évitent de dire qu’ils vivent sans colocataire, de peur de recevoir la visite de personnes malveillantes et de se faire dévaliser. Il faut que la nouvelle super-structure à établir en santé tienne compte des aînés isolés. Il faut les joindre pour savoir comment ils vont. »

Service lointain

Pour l’ancien conseiller municipal David Zgodzinski, la localisation rurale de Wentworth-Nord n’aide pas non plus à déployer les services.

« Récemment, une dame est tombée au-bas d’une échelle et a eu besoin de soins à une jambe et à une hanche. Un de ses voisins est un pompier volontaire, qui possède la formation de premier répondant. Mais comme tout le monde, il a des horaires spécifiques et se trouvait à l’extérieur de la municipalité lors de l’événement. Son épouse l’a joint et il est venu stabiliser la blessée, jusqu’au transport à l’hôpital. Mais en raison de plusieurs facteurs, l’ambulance a seulement pu venir au bout de deux heures. Ça aurait pu être fatal. Heureusement que le sapeur a été un bon samaritain », a-t-il louangé.

Quant aux règles du CISSS, le résident du secteur Montfort ne se berce pas d’illusion.

« Je comprends le gouvernement de vouloir restreindre l’utilisation des données des personnes âgées et leur transmission, en ces années de multiplication des fraudes. Mais dans le cas des aînés, il leur faudra trouver une solution pour qu’ils soient appelés ou visités. Déjà que c’est difficile de se rendre jusqu’à nous ! Et je suis conscient que ça coûte cher. En même temps, s’il t’arrive quelque chose de grave, il faut être chanceux pour qu’un premier répondant et/ou un transport médical soient disponibles », a achevé M. Zgodzinski.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *