Directement du pré à l’assiette

Par yves-guezou

La boucherie Nordest a ouvert ses portes à Saint-Sauveur début décembre 2008, dans le même micromarché que la boulangerie Pagé sur l’avenue de l’Église. Énorme avantage

de cette boucherie: toutes les viandes proviennent de la ferme Nordest et des élevages alentours.

Roger Raymond, Céline Bélec sont éleveurs bovins depuis 1982 à Mont Laurier. Leur cheptel de bœuf Angus profite de 1200 acres de pâturages et ne connaît pas les hormones de croissance ou les antibiotiques. Depuis 2002, Céline et Roger se sont lancés dans la mise en marché de leur viande, aidés en cela par leurs fils David et Mathieu; Roger et David s’attelant aux tâches de la ferme, Céline et Mathieu s’affairant à la boucherie. Les produits de la Ferme Nordest font le bonheur de sa clientèle sur

cinq marchés publics de Mont-Laurier à Sainte-Thérèse, sont distribués dans diverses épiceries

et boutiques d’aliments

naturels de la région

ainsi qu’à la Boucherie

Nordest du marché Jean Talon à Montréal. C’est en 2088, en se trompant de carte d’affaire, appelant un numéro au lieu d’un autre que Roger apprend la prochaine disponibilité d’un emplacement à Saint-Sauveur. Aujourd’hui, la Boucherie Nordest s’y est forgée une solide clientèle d’habitués: «On répond à un besoin, déclare Céline. Il n’y avait pas de véritable boucherie à Saint-Sauveur, à part les épiceries.» Vous y trouverez bœuf Angus et veau de grain de la ferme, poulet de grain en provenance de l’Outaouais, agneau élevé par le neveu de Roger et au printemps, David compte mettre en place un élevage de pintades. Céline et Carole mijotent sur place ragoûts, osso-buco, blanquette de veau ou bœuf bourguignon. «Toutes nos charcuteries sont fabriquées sans sels nitrités ni salpêtre, assure Céline. On est récompensés quand nos clients viennent nous dire que la viande goûte comme dans leur jeunesse. Notre livraison depuis la ferme se fait tous les mercredis et je vous assure que le mardi soir, il ne reste plus grand chose dans les comptoirs!»

Le secret est dans l’élevage

Le secret de la Boucherie (et de la ferme)

Nordest? Un élevage traditionnel, les veaux naissent au printemps et ne connaissent pas la pneumonie ou la gastro. L’équation race + élevage + manipulation de la viande: le bœuf Angus, moins gros qu’un charolais ou un

limousin, mange moins, fait moins de fumier (merci l’environnement), il s’ébat au grand air toute l’année. Il est abattu entre 18 et 22 mois, vieilli à la ferme sur crochet pendant 28 jours, découpé à la pièce et tranché à la boucherie. Toutes les fins de semaine, ça sent la viande fumée, grâce au méchoui extérieur qui embaume les alentours. «Nous élevons des animaux en santé, pour une viande en santé, pour des clients heureux et en santé», sourit Céline. La boucherie Nordest constitue l’exemple même de l’alimentation sécuritaire. Alors qu’on parle des grandes distances que parcourt notre nourriture avant d’atterrir dans notre assiette, qu’on s’interroge sur la «traçabilité» et la qualité des animaux de boucherie, qu’on s’inquiète de la santé de notre petite planète, ce retour à l’élevage naturel et traditionnel s’inscrit idéalement dans la tendance agro-environnementale actuelle. Tous les avantages s’y réunissent: santé, saveur, prix des produits compétitifs (moins d’intermédiaires), le tout enveloppé d’une belle passion. Céline parle même à ses animaux, alors qu’ils prennent le chemin de l’abattoir: «On s’est bien occupé de vous à la ferme, c’est votre tour de bien vous occuper de nous en nous donnant une bonne viande.» Et si l’on écoute bien, on peut entendre les bœufs répondre: «On va bien s’occuper de vous et on est content de ne pas finir en boulette McDo.»

Boucherie Nordest

7, avenue de l’Église

Saint-Sauveur

Tél.: 450-227-0800

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