Marchés publics en expansion
Par nathalie-deraspe
section produit du terroir
La région des Laurentides est dotée d’un nombre impressionnant de marchés publics (8). Même si ceux-ci semblent de plus en plus achalandés, ils ne constituent qu’une mince plus-value, une part marginale de profits pour les agriculteurs et producteurs de la région.
«Les grandes chaînes veulent toujours les prix les plus bas et ça, au détriment de la qualité et du client, déplore Raymond Venne, éleveur d’agneaux depuis 1980. Et quand les supermarchés te vendent une saucisse d’agneau, il se peut qu’elle en contienne seulement 10 %. Chez-nous, c’est 100%.» Habitué des marchés publics, Raymond Venne écoule 75 % de sa production directement aux clients (800 à 900 agneaux par an), soit par l’intermédiaire des marchés publics ou sur commande. «Nos dépenses sont toujours plus élevées et il faut toujours se remettre en question pour ne pas sacrifier la qualité. On fait quatre marchés au lieu de deux et on sort une à deux nouvelles découpes en portion individuelle par année.» Salués pour la saveur, le rendement et la constance de leur produit par Anne Desjardins, chef réputée de L’eau à la bouche, Raymond et Jane Venne doivent malgré tout se battre pour demeurer compétitifs, tout comme les dizaines d’agriculteurs et de producteurs qui sillonnent les marchés la fin de semaine. «Jusqu’en 1980, la situation n’était pas si mal, confesse Raynald Coursol, qui a passé 54 ans de sa vie au marché public de Saint-Jérôme. Mais avec l’arrivée des supermarchés, les profits ont baissé de plus en plus.» Lui qui se rend quatre fois par semaine à Montréal aux petites heures de la nuit pour s’approvisionner de fruits et légumes locaux affirme que pas plus de 35 % de la clientèle du marché provient de Saint-Jérôme.
Le saviez-vous?
Saviez-vous que Mon Lait est la marque de commerce de la laiterie des Trois Vallées de Mont-Laurier? Fondée en 1992, l’entreprise fait affaire avec 86 producteurs de Saint-Jovite, Maniwaki et Mont-Laurier. Aux Moulins Lafayette, Johnny Jeulin fait partie de la cinquième génération de chocolatier. Aux Saveurs du printemps, qui entaillent à Mirabel 5000 érables par an, on parle de trois générations.