Un souper « vigneron » en l’honneur du liban
Par Martine Laval
Déguster de bons vins accompagnés de plats créés spécifiquement pour chacun d’eux est un plaisir inestimable. Être assis à la même table que celui qui fabrique ces vins et en apprendre ainsi l’histoire, l’art et la composition, ajoutent à la dégustation.
Les « Soupers vigneron » de l’Auberge du Lac Morency rassemblent les amateurs et passionnés d’arts vinicole et de gastronomie. François Péloquin, directeur général, invite tous les deux mois une propriétaire de vignoble à présenter le fruit de ses cultures. Son chef Martin Leclerc crée des accords mets/vins sublimes.
L’invité de janvier était Sami M. Ghosn, du Liban. Son vignoble, le Massaya, signifie crépuscule. Sa famille produit de l’arak artisanal (alcool anisé), depuis les années ‘70. Sami et Ramzi Ghosn, deuxième génération, y apprennent à aimer l’une de ses cultures les plus nobles : la vigne.
En 1975, la guerre force la famille à s’expatrier. Dix sept ans plus tard, Sami reprend la distillation de l’arak. La fameuse « bouteille bleue » connaît un succès immédiat. Les vignes de la propriété ne seront pas uniquement destinées à l’arak, mais aussi au vin.
En 1998, Frédérick et Daniel Brunier, du Domaine du Vieux Télégraphe (Châteauneuf-du-Pape), ainsi que Dominique Hebrard, du Château Bellefont-Belcier (Saint-Émilion), s’associent à eux. Ces professionnels français sont fascinés et attirés par le défi de produire des vins issus du berceau de la vigne. La personnalité du Massaya s’est affirmée et l’objectif commun de produire un vin incarnant le terroir du Liban est aujourd’hui en grande partie atteint. À cause de son importante communauté libanaise, le Québec est un importateur de choix pour les vins Massaya.
« Au Liban il y a environ 180 jours de soleil par année, l’enneigement étant de décembre à avril. À Massaya on n’irrigue pas et on ne traite pas la vigne. Le soleil est le meilleur antiseptique. Les raisins sont biologiques. On ne force pas la nature. On suit le calendrier lunaire et on laisse le vin décanter naturellement. Résultat : on retrouve en bouche ce que l’on sent au nez », raconte fièrement le vigneron Sami M Ghosn. Voilà la grande caractéristique de ce type de vin.
Auberge du Lac Morency, 450-563-5546
42, de la Chaumine, Saint-Hippolyte