Une table affable

Par yves-guezou

Le Flamant et la Tortue, à Saint-Adolphe-d’Howard

Monsieur de la Fontaine eut pu l’intégrer à son fabulaire, Le Flamant et la Tortue contant une belle histoire avec une mo­rale à la fin. La belle histoire: celle de deux filles avec plein de rêves pour leur auberge, la morale… vous la lirez à la fin.

En montant la route menant à Saint-Adolphe-d’Howard, votre regard sera immanquablement attiré par la bâtisse de l’auberge Le Flamant et la Tortue: d’un superbe vert dans les tons pistache-lime, ça dépare avec l’environnement et ce n’est que le commencement.

L’atmosphère de la salle en boiseries sombres est définitivement festive, chaleureuse et accueillante. Le bar fait de bois brut verni et patiné par de nombreux coudes, un magnifique foyer de pierres, la scène et la piste de danse; même lorsque l’endroit est vide, comme lors de ma visite, on a hâte que la fête commence. L’établissement est dirigé par Hélène Beaupré et Véronique Gilbert depuis maintenant trois ans. Hélène était psycho-éducatrice pour enfant et collectionne les flamants et les figurines de Betty Boop, vous en verrez partout.

Véronique se partage entre sa tâche à l’auberge et un poste de travailleuse sociale et collectionne vous savez quoi?

S’il est une chose sur laquelle s’entendent nos deux aubergistes c’est le plaisir d’avoir du monde sous leur toit et faire vivre à leurs invités des moments inoubliables. Les spécialités de la maison: fondues chinoise et au fromage et raclette suisse.

Pour cette dernière, le fromage en meule est mis à fondre sur un réchaud prévu à cet effet et Véronique ou Hélène se promène entre les tables, meule dans les bras, pour vous servir le fromage bouillonnant accom­pagné de charcuteries: «Et tant mieux si on du mal à passer entre les tables, ça veut dire que les gens bougent et s’amusent, déclare Hélène, les clients commencent souvent à danser pendant qu’ils soupent. Notre cuisine est une cuisine du terroir, appréciée de tous car ils en ont plein leur assiette et l’ambiance est très familiale. Nous avons même eu un client américain qui pensait arriver un soir au milieu d’un souper de famille. Il a adoré quand on lui a dit que ces gens ne se connaissaient pas au début de la soirée!» Pour ces gens qui viennent d’aussi loin que l’Europe, les États-Unis où l’On­tario, l’auberge compte 12 chambres donnant sur une piste de ski de fond l’hiver et sur une petit rivière, aux beaux jours, où il est possible de faire du kayak et du canot, gracieuseté de l’établissement.

Le déjeuner est servi jusqu’à l’heure où vous vous levez et, si la chambre n’est pas occupée après votre séjour, l’heure de départ est élastique.

Facile à gérer? «Non! Mais ce n’est pas important, rétorque Hélène, c’est à notre image et on veut que nos clients soient heureux et reviennent.» Le restaurant est ouvert du jeudi au dimanche avec deux soirées spéciales: le vendredi chansonniers et le samedi souper dansant. En charge de la partie spectacles et musiciens, Daniel Fontaine, l’un des co-fondateurs des 2 Pierrots à Montréal. Il chante et s’occupe de l’engagement des différents musiciens: «Pour le Jour de l’An on avait engagé un big band de 20 musiciens, on se serait cru sur un bateau de croisière, c’était une belle folie qu’on voulait se payer», explique Hélène. Dans les semaines à venir, Mathieu Godet (remarqué dans Loft Story), Hugo Lapointe et Jérôme Charlebois seront les invités.
«On voudrait monter une coopérative d’artistes, les faire participer à nos soirées comme serveur ou barman et qu’ils jouent après, dévoile Hélène. On veut faire du Flamant et la Tortue une place de happening où les gens viendraient avec leur instrument, comme dans les bonnes vieilles boites à chanson.» La récompense, pour Hélène et Véronique: «Quand un client nous avoue qu’il a oublié ses problèmes après une soirée chez nous!» Belle morale, non?

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