Avoir une Ferrari : juste pour flasher ?
On a tous déjà croisé une voiture de luxe dans la rue. Les regards se tournent, le moteur vrombit et suscitent différentes réactions. Certains diront que c’est pour flasher, d’autres s’attarderont sur le modèle, ou encore s’ébahiront en fixant la carrosserie, souvent rougeâtre. Dans tous les cas, une Ferrari, ça ne passe pas inaperçue. Nous avons rencontré à Saint-Sauveur, Kevin Donovan, propriétaire d’une de ces fameuses autos.
En début de matinée, Kevin Donovan nous ouvre la porte son garage. « Vous prendrez un verre de slush ? », demande-t-il. Effectivement, une machine à glace accueille les curieux à l’entrée du logis. Après que Kevin ait décalé trois véhicules garés devant le garage familial, elle sort de son antre. Une Ferrari 488 aux couleurs rouge vif laisse apparaître, dans un brouhaha de mécanique, ses formes aérodynamiques. « Pour moi des véhicules comme celui-ci, c’est comme des œuvres d’art. Moi je me balade avec mon œuvre d’art », s’exclame-t-il.
Rouler pour décompresser
« Dans ma tête, j’ai 25 ans, mais physiquement, j’en ai 55 ». L’ingénieur et chef d’entreprise fait l’acquisition de sa voiture en 2017. Après avoir eu une cinquantaine de véhicules, l’homme ne compte pas s’arrêter en bon chemin. McLaren 310, Maserati Grand Turismo, Maserati Levante, la liste est longue.
« Ce que j’aime réellement, ce n’est pas de flasher avec un bolide, ce sont vraiment les sensations que l’on a d’un véhicule à l’autre sur la route. »
En moins de 4 secondes, sa Ferrari peut atteindre les 100 km, un « avion ». Après une lourde accélération, je laisse échapper un sourire. « Tu vois là, tu rigoles quand j’appuie un peu sur l’accélérateur. Imagine quand tu tiens le volant et que c’est toi qui as le contrôle », lance le pilote. De peur d’abîmer le véhicule acheté 325 000 $ par Kevin, je n’ai pas osé prendre le volant.
« On peut atteindre les 8 000 tours seconde, et facilement grimper à 220 km/h. » D’après lui, l’inconvénient principal est qu’ « on arrive trop rapidement aux 160 km sans s’en rendre compte ».
Le modèle qu’il possède est un Bi-Turbo convertible.
Le coffre est à l’avant et le moteur à l’arrière. En une manipulation, le toit de la voiture s’abaisse pour laisser place au plein soleil qui s’abat sur la ville de Saint-Sauveur.
« De conduire ça me permet d’évacuer les tensions du quotidien. C’est mon exutoire, pas la peine de rouler vite. Je mets juste un petit coup d’accélérateur et les sensations que ça me procure ont un effet relaxant », affirme-t-il.
Aspect financier
Kevin a acheté son modèle italien, sortant des usines de Maranello en Italie, déjà usagé. « L’avantage avec ce modèle-là, c’est que quand je vais le revendre, je vais empocher au moins 20 000 $ supplémentaires. » D’après lui, la rareté du modèle fait grimper le prix du bolide en fonction des années. « Au lieu de laisser mon argent s’empoussiérer sur un compte, je l’utilise dans quelque chose qui me procure du plaisir ».
Comme un compte en banque, son véhicule incarne son épargne. « Par contre, je ne vais pas permettre de garder ce véhicule toute ma vie, à un moment, je vais le revendre et récupérer mon argent. Je n’avais pas envie d’investir dans l’immobilier ni de le laisser fructifier sur un compte, je préfère m’amuser avec ce genre de bolide », confie-t-il.
« Dans le cas de ma Ferrari, les frais d’entretien sont pris en charge jusqu’en 2024 », informe Kevin Donovan, à pleine allure, cheveux au vent. D’après lui, les Toyota ne perdent pas beaucoup de valeurs, contrairement au modèle provenant de la Grande-Bretagne. Tout un monde, que Kevin étudie avec attention. « Je ne suis pas milliardaire, il faut que je prenne en compte tous les paramètres d’amortissement avant d’acheter une nouvelle voiture. »
Il parle déjà de sa future conquête. « Le prochain véhicule que je vais acheter, je pense que ça sera une auto électrique, je n’en ai pas encore utilisé. »