Économie : Les Laurentides en bonne posture, malgré la pandémie
Après un an de pandémie, comment se porte l’économie des Laurentides? Discussion avec Éric Dargis, vice-président régional des Fonds régionaux de solidarité FTQ pour les régions des Laurentides, de Lanaudière et de Laval.
« Grosso modo, au Québec, on s’en sort relativement bien. » Dès le début de la crise, les gouvernements provincial et fédéral n’ont pas hésité à investir des sommes massives pour stabiliser l’économie. Les déficits d’aujourd’hui devront être remboursés par les générations futures, bien sûr, mais l’alternative aurait été bien pire, selon M. Dargis. « Une fois que les entreprises ferment et font faillite, il y a un effet boule de neige qui est beaucoup plus catastrophique qu’un déficit, et ça peut prendre des années avant de s’en remettre. »
Ce répit financier a permis aux entreprises d’ici de s’adapter rapidement, pour rencontrer les défis de la pandémie.
Boom immobilier et achat local
Le plus gros impact de la pandémie sur la région, c’est probablement le boom immobilier. En plus de stimuler le secteur de la construction, l’afflux de nouveaux résidents dynamisera et solidifiera l’économie locale à long terme.
« Ça va créer une économie stable. Par exemple, le tourisme est cyclique selon les saisons, mais ces nouveaux habitants à temps plein vont peut-être amener une stabilité pour notre région. »
Et pour les entreprises d’ici, l’avantage est double. Non seulement elles auront plus de clients, mais l’engouement pour l’achat local engendré par la pandémie est là pour rester, croit M. Dargis.
« Les gens ont été sensibilisés à l’achat local, tant les consommateurs que les entreprises! Nous, on l’a vu. Des producteurs de serre dans Rivière-du-Nord, par exemple, avaient de la misère à répondre à la demande. Maintenant, ils sont équipés pour répondre à la demande future. »
S’adapter ou mourir
Certains secteurs d’activité ont beaucoup souffert. M. Dargis parle de l’événementiel, de l’hébergement, de la restauration, des gyms, des entreprises manufacturières liées à l’aéronautique et de certains commerces de détail, entre autres.
Cependant, la plupart des entreprises s’en sont bien sorties. « Nos entrepreneurs sont résilients. Ils ont vite adapté leur modèle d’affaires, ils sont allés chercher une clientèle différente. Pour eux, c’était une question de vie ou de mort. » Par exemple, des entreprises manufacturières de Saint-Jérôme se sont tournées vers le médical. Des distributeurs de viande qui desservaient des restaurants font maintenant de la livraison à domicile. « Ils se sont transformés en quelques semaines. »
Même que la pandémie aura été bénéfique pour certaines entreprises. « Quand tu es dans une zone de confort, tu vis avec la routine. La pandémie a fait réagir beaucoup d’entreprises, entre autres concernant la transformation numérique et le commerce en ligne. Des commerces se sont retrouvés avec les culottes à terre! (rires) Mais après la crise, ils seront plus enclins à répondre à la demande. »
Autrement dit, la pandémie met les entrepreneurs à rude épreuve, mais ils sortiront de la crise mieux outillés et avec une entreprise plus dynamique.