À quel âge devient-on vieux ?

Par Rédaction

Se demander à quel âge on devient vieux, c’est comme se demander à quelle hauteur peut-on juger que c’est haut.

Selon vous, est-ce que mourir à 70 ans, c’est mourir jeune ou vieux ? C’est une question de perspective, n’est-ce pas ? Se sentir vieux découle donc d’un sentiment totalement subjectif. Or, dans notre culture, être vieux sous-entend l’usure, la désuétude. C’est croire qu’à un certain moment, on devient « passé date ».  Mais quelle est donc cette date qui nous indique que l’on devient un p’tit vieux ou une p’tite vieille ?

Clivage entre le réel et le ressenti

Selon un sondage Léger (2019), la majorité des Canadiens considèrent comme une vieille personne les individus âgés de plus de 68 ans. Des résultats plus nuancés avancent que 23 % des Canadiens croient qu’on est vieux entre 65 et 74 ans, 26 % entre 75 et 84 ans et 18 % à compter de 85 ans. L’âge chronologique s’avère donc un indicateur simple et neutre qui permet de statuer sur la question. Or, ces résultats démontrent que la perception, les croyances, l’expérience ainsi que les préjugés pondèrent les résultats. Alors, comment peut-on déterminer le moment exact où vous serez classés dans la catégorie des « vieux » ? Est-ce à 50, à 65 ou à 85 ans ? À votre avis, dans quel contexte et à quel âge devrez-vous porter le statut de « vieux » ?

Abstraction faite des statistiques, la réalité de l’âge de la vieillesse est un peu plus complexe que ça. On ignorera probablement le fait que vous ne ressentez pas cet âge dans votre tête, dans votre cœur et lors de vos interactions sociales. Y’aurait-il alors une dichotomie entre l’âge réel et l’âge ressenti ? Absolument.

Alors, à quel moment devient-on vieux ?

Avez-vous entendu dire que certains jeunes et adultes étaient déjà vieux ? Moi, oui. Tantôt les vieux sont les autres, pas nous… Tantôt on s’appropriera le mot « vieux » pour expliquer sa fatigue et son manque d’énergie. Parfois, ce mot prendra la forme d’un mot tendre : « Contente de te retrouver mon “vieux pote” ! » Mais habituellement, les « vieux et vieille » véhiculent un caractère péjoratif.

Si nous retirons de notre pensée l’unique référence à l’âge chronologique, on peut affirmer que l’on devient vieux à n’importe quel âge, à coup de cinq minutes ici et là, parfois très tôt dans la vie, parfois jamais. C’est une question d’attitude et de ressenti. Être vieux, c’est donc un choix, son choix, pas celui des autres. Être vieux peut s’avouer honorable sauf si on vous dit « vieux » dans le but de vous ostraciser, de vous exclure et de vous blesser.

Mais peut-être qu’on devient vieux quand plus rien ne nous émeut, ni le regard tendre d’un enfant, ni cette fleur qui perce le sol au printemps, ni l’odeur saline de la mer. On devient vieux peut-être à l’instant où les mots d’amour ne nous attendrissent plus…

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