De retour au travail pour aider
Par France Poirier
Pierre Laverdure a quitté son emploi à la fin de la cinquantaine pour prendre une retraite bien méritée. Durant la pandémie, il a décidé de retourner sur le marché du travail après sept ans de retraite.
« Avec la pandémie, j’avais du temps libre. On ne pouvait rien faire, on ne pouvait pas voyager. Je trouvais le temps long. Tant qu’à m’ennuyer, j’ai décidé de réintégrer le marché du travail pour le plaisir d’aider les gens. Je ne le fais pas pour l’argent. Je pourrais aller travailler avec mon garçon qui est entrepreneur pour un gros salaire, mais ça ne m’intéresse plus », nous raconte M. Laverdure.
Il a commencé l’automne dernier chez Matério alors qu’il recevait les clients à la désinfection des mains. Rapidement il s’est retrouvé dans le département de la plomberie et de l’électricité. « Je suis dans mon élément. J’ai travaillé plus de 20 ans comme chef d’équipe en plomberie à l’Hôpital Notre-Dame. » Il a aussi été entrepreneur.
« J’ai travaillé beaucoup dans ma vie. Je trouvais que j’avais assez donné. J’ai roulé ma bosse comme on dit. »
Un horaire à son goût
M. Laverdure travaille 21 heures et demie par semaine. « Je ne veux pas en faire plus. J’ai choisi mon horaire. Je travaille du mardi au jeudi, le jour seulement. Je fais du camping et je veux en profiter. J’ai travaillé toute ma vie. Comme chef d’équipe, je travaillais sept jours semaine et comme entrepreneur, je travaillais aussi beaucoup. Je suis ici pour mon plaisir, pas par obligation. »
« Je ne suis plus obligé de travailler, alors je suis relax et j’aime blaguer. Je pense que je suis bien apprécié. Dans le département nous sommes trois employés de plus de 60 ans. Les clients adorent ça quand ils voient un homme d’expérience, ils sont confiants. Je m’amuse beaucoup avec les clients. Ils ne sont pas tous faciles, mais je tourne tout à la blague. »
« Avec les mesures sanitaires, ce n’est pas toujours évident au travail, mais je pense que c’est essentiel. J’ai eu trois cancers durant ma vie active. À partir de 2004, j’ai eu un cancer du poumon, du rein et de la peau. De plus, on m’a enlevé une bonne partie de l’intestin. En 2015, j’ai arrêté de travailler. On craignait que j’aie un problème cardiaque et on me disait que je devrais arrêter. Je n’étais pas prêt mentalement et je craignais de ne pas l’être financièrement. J‘ai consulté mon comptable et il m’a conseillé de le faire. » C’est une décision qu’il n’a jamais regrettée.
Aujourd’hui Pierre Laverdure entre au travail pour le plaisir et ça fait toute la différence.