Soupe et compagnie lutte contre l’isolement
Chaque année, Soupe et Compagnie sert plus de 7 000 dîners à Saint-Sauveur. L’organisme caritatif reçoit quiconque voudrait déguster un repas en bonne compagnie. Favoriser l’échange, sortir de l’isolement les personnes âgées et se nourrir à bas prix font partie des objectifs de l’association. Une quarantaine de bénévoles s’organisent dans la MRC Pays-d’en-Haut.
« On apporte un peu de chaleur humaine ». À Saint-Sauveur, Soupe et compagnie est située en dessous du presbytère. Dès mon arrivée, la bonne humeur se fait sentir. Une vingtaine de personnes discutent autour du potage et plat du jour. Soupe et compagnie agit en faveur des citoyens depuis 1994. « L’année dernière, on a aidé un peu plus de 600 personnes », affirme Kathy Harbour, directrice de l’organisme. Pour se restaurer, une contribution sur la base du volontariat, est mise en place. « Les gens donnent en général 5 $ », affirme Manon Cadrin coordinatrice des événements.
Diversifier les services
Présent à Saint-Sauveur, Saint Adolphe-d’Howard, Saint-Anne-des-Lacs et Morin-Heights, la directrice espère créer des « espaces rassembleurs » pour toutes les générations. Les lundis, mardis et jeudis, le centre ouvre ses portes de 11h30 à 12h45 dans la ville de Saint-Sauveur. Vous ne vous verriez pas être mis dehors si votre discussion du coin de la table s’étale un peu. « Pendant deux ans, on a fermé la salle commune. On est très content de pouvoir réouvrir cette année », affirme Manon Cadrin. Des plats préparés et congelés étaient distribués à domicile pendant la pandémie. « Cela évite aux personnes âgées, plus sensibles d’attraper le virus, de se mettre en danger », soutient Manon Cadrin.
« La directrice ne manque pas d’idées de projets », sourit la coordinatrice en regardant Kathy Harbour. Soupe et Com-pagnie varie ses services auprès des bénéficiaires. Après une collecte de maté-riel informatique en collaboration avec ERA, une organisation visant à réduire le gaspillage électronique, la compagnie s’est vue remettre des iPad. Le « café internet », géré par Manon Cadrin, permet aux seniors de se familiariser avec le monde virtuel. « On collabore avec d’autres organismes, comme l’Étoile du Nord. L’objectif, c’est d’avoir toujours plus de proximité avec nos régions. »
« Briser le quotidien »
« Ça fait plus de 10 ans que je suis seule à mon logis », confie Francine, 75 ans. « Je viens d’abord pour les échanges qu’on peut avoir, pour les bienfaits d’être ensemble, en communauté », affirme-t-elle. Le centre est une source de motivation pour les personnes souffrant d’isolement. « Ça brise le quotidien, c’est un engagement, je me prépare, je me fais belle », soutient Francine. Elle revient aussi sur la positivité des services pendant la période de confinement. « Se faire livrer des plats, c’est plus sécuritaire, cela évite de se mélanger dans de grands centres commerciaux. »
Suzanne a rencontré Francine à Soupe et compagnie, les deux femmes sont devenues amies. « Je venais juste à l’occasion avant la pandémie ». La femme laisse échapper une larme sur sa joue. « C’était vraiment une période compliquée, j’avais besoin de chaleur humaine. L’association, c’est un peu comme un tissu social très intime », explique Suzanne.
« Le centre permet aussi de s’informer sur les éventuels problèmes que l’on peut rencontrer après un certain âge. Pour être clair, c’est un lieu où la cuisine est excellente, et où le jugement n’a pas sa place. Tu peux être riche, vieux, jeune, pauvre, tu as ta place ici ».