Un service de périnatalité sociale pour les familles vulnérables
En 2021, le Centre Marie-Ève est venu en aide à 1234 personnes. Cette ressource des Basses-Laurentides offre un accueil et du soutien aux femmes pendant la grossesse et au cours des deux premières années suivant la naissance. Myriam Henri-Lemens, coordonnatrice au développement et aux communications, nous parle avec passion de l’organisme, ainsi que du nouveau Centre Le Bourgeon, qui vient compléter l’offre de services.
L’accompagnement au Centre Marie-Ève passe notamment par des ateliers et des suivis psychosociaux personnalisés, mais aussi de l’aide matérielle. En effet, l’organisme reçoit beaucoup de dons de la part de la communauté, que ce soit des vêtements ou des jouets, indique Myriam. Afin de réutiliser les surplus, le Centre Marie-Ève a mis sur pied la Boutik et le comptoir familial, des points de vente ouverts à tous où les familles peuvent acheter à bas prix les articles présents. Tout l’argent recueilli est ensuite réinvesti dans le service aux mères.
Le Bourgeon : accueillir la vulnérabilité
Depuis septembre dernier, une nouvelle ressource connexe gérée par le Centre Marie-Ève a vu le jour : le Centre Le Bourgeon qui dessert les MRC Rivière-du-Nord et de Mirabel. L’endroit sera officiellement inauguré le 24 février prochain. Le Bourgeon s’adresse plus spécifiquement à des familles vulnérables pour lesquelles sont offerts du soutien et de l’accompagnement pendant la grossesse et les cinq premières années suivant la naissance. Plusieurs facteurs de vulnérabilité peuvent être pris en considération : une famille récemment immigrée, une situation de pauvreté, la monoparentalité, un contexte de violence conjugale ou d’abus, etc. L’objectif d’une telle ressource est de compléter le filet social.
Le Bourgeon offre des services de périnatalité sociale, c’est-à-dire qui englobent tous les besoins des mères et des familles, au-delà du suivi médical uniquement. « On retrouve tout sous un même toit et il n’est donc pas nécessaire de fréquenter plusieurs ressources à la fois », souligne la coordonnatrice au développement. Les mères peuvent ainsi profiter d’un suivi médical ou psychosocial, selon leurs besoins.
Les besoins exacerbés
Depuis le début de la pandémie, Myriam Henri-Lemens constate que les besoins des mères et des familles sont grande-ment exacerbés, surtout au niveau de la santé mentale, de l’anxiété et de la dépression. « C’est exponentiel. Quand nous avons une mère qui vient vers nous, ses besoins sont énormes comparativement à il y a quelque temps. » Comment expliquer cette réalité? Myriam souligne que le système de santé étant surchargé, les familles ont probablement tendance à se rediriger vers les ressources communautaires.
Les prochaines étapes consistent maintenant à faire connaître, de plus en plus, la ressource du Bourgeon, qui offre gratuitement un service essentiel.
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Centre Marie-Ève : historique
Au tournant des années 80, les enjeux entourant la condition des femmes, incluant la libre gestion de l’enfantement et l’accès au travail, amènent une infirmière, Agathe Savard, à se questionner sur l’aide à apporter aux femmes en situation de précarité qui choisissent de mener à terme leur grossesse. Dans cette foulée, Agathe Savard constate avec regret que, parallèlement à ces cliniques d’interruption de grossesse, rien n’est offert en contrepartie aux jeunes femmes qui choisissent, elles, de mener à terme leur grossesse. C’est finalement en 1982 que l’organisme à but non lucratif voit le jour.
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La périnatalité sociale : inspirée de la Maison Bleue
La périnatalité sociale a comme objectif de saisir l’occasion unique de la grossesse pour intervenir au-delà du suivi médical. Les services de périnatalité permettent ainsi d’ouvrir un dialogue avec les mères en difficulté, de briser l’isolement et d’outiller les familles afin qu’elles prennent en charge leur mieux-être et celui de leurs enfants.
Source : Maison Bleue