(Photo : Luc Baril)

Les chasseurs de neige

Par Marie-Catherine Goudreau

Durant le temps des fêtes, trois mordus de plein air ont quitté les Laurentides à la recherche de neige et d’aventures. Ils se sont rendus à la Baie-James, où ils ont parcouru une centaine de kilomètres en ski, campement après campement. Luc Baril nous a raconté ce voyage, et sa relation avec la nordicité, qu’il sait apprécier et transmettre.

Né à Winnipeg et habitant de Yellowknife dans le Grand Nord canadien pendant quelque temps, Luc a toujours attribué une place importante au plein air et à la nature dans sa vie. Partir en expédition, loin de tout, est pour lui une manière de se retrouver. « C’est revenir à ses besoins de base et se rapprocher de son côté instinctif. On devient plus alerte au terrain, à la nature et à ses besoins comme manger, dormir, assurer sa sécurité. Il y en a qui disent que c’est de souffrir ! (Rires) » Il y a une certaine satisfaction, un sentiment de succès, qui vient à la suite de ce genre d’aventures, dit-il.

Selon Luc, l’hiver fait partie de notre culture, au Québec comme au Canada. « À Yellowknife, il fait noir de décembre à mars. C’est important de sortir dehors, de se faire une routine. Ça peut permettre à n’importe qui d’aimer l’hiver. » Le froid n’est donc pas un grand défi, ou même un obstacle, pour Luc.

N’ayant peur de rien, les trois amis sont donc partis à la recherche de la neige (littéralement) durant le temps des fêtes. « Au départ, on devait se rendre à Sept-Îles, mais à cause de la pluie qu’il y a eu à Noël, on a dû changer de plans. On a même appelé notre expédition : “Les chasseurs de neige” ! » À peine 24 heures avant le départ, ils ont plutôt décidé de se rendre à la Baie-James. « On n’avait pas étudié le territoire, mais on en avait pour 10 jours de nourriture et de matériel. » Partir avec une ouverture d’esprit, c’est la clé pour ne pas vivre de déceptions.

Photo : Luc Baril

Au cours de cette semaine, les aventuriers ont parcouru plus de 120 km en ski de fond, traineau derrière et sacs sur le dos. Après une journée de sport, ils choisissent un emplacement pour camper. Ils doivent donc taper la neige, installer la tente, faire bouillir de l’eau. « C’est ce qui est le plus complexe en hiver : l’eau. Ça prend beaucoup de temps et de carburant. Mais après, ça nous aide à nous réchauffer. »

Mais quel plaisir trouve-t-on dans le camping d’hiver ? « C’est de s’éloigner de tout, de se débrancher de notre vie. » Pour Luc, il est nécessaire de se déconnecter.

« Ça prend quelques jours avant de s’adapter, mais parfois, c’est le fun de s’enlever les luxes de la vie, tellement accessibles, puis de savoir qu’on est encore capable de le faire nous-mêmes. »

Résident dans les Laurentides depuis près de 20 ans, Luc Baril est copropriétaire des boutiques Espresso Sports à Saint-Sauveur et Sainte-Adèle. Il est également bénévole pour Plein Air Sainte-Adèle et est un des traceurs de nombreux sentiers de la ville. Il est passionné de fat bike et de ski de fond hors-piste. L’hiver, il aime emprunter les sentiers historiques qui lient toutes les municipalités des Laurentides.

À lui parler, ça donne le goût : embrasser l’hiver au lieu de le rejeter. Et vous ?

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