(Photo : Nordy - Davy Lopez)
Collin Strohbach est chef au restaurant Lola 45, situé à Saint-Sauveur, depuis septembre 2023.

Collin Strohbach : Un chef ambitieux avec beaucoup de bagage

Par Alexane Taillon-Thiffeault

Né à Berlin, Collin Strohbach est un chef qui s’est promené à plusieurs endroits dans le monde avant de s’installer au Québec en 2013. On a discuté de son parcours, de sa place au Québec et de son métier actuel au restaurant Lola 45.

« J’avais vraiment le goût d’aller ailleurs, je voulais voyager assez rapidement et je me suis dit que la cuisine serait un bon métier pour le faire. Donc j’ai fait le parcours normal en Allemagne. […] Et au moment où j’ai terminé mon apprentissage, je suis tout de suite parti à Dubaï », dit le chef.

Un grand voyageur

Collin n’avait que 17 ans lorsqu’il a déménagé à Dubaï pour pratiquer son métier. C’était le début d’une carrière mouvementée, d’un mode de vie un peu nomade, mais surtout le début d’une grande passion qui allait le suivre toute sa vie.

Après avoir passé deux ans à Dubaï, celui-ci est allé en Suisse. Il a par la suite travaillé en Espagne. En France ensuite. En Angleterre. Et finalement, en 2013, il a déménagé au Québec, l’endroit où il vit encore aujourd’hui.

« Quand je suis arrivé à Montréal, il y a deux choses qui se sont passées. Un, ça faisait dix ans que je vivais une vie assez nomade et ça a énormément d’avantages : On voit toujours du nouveau. Mais aussi, le désavantage c’est qu’on reste souvent à la surface des choses. Donc, quand je suis arrivé ici, j’étais prêt à mettre mes racines à un endroit. Ça d’un côté. Et de l’autre, j’étais tout de suite fasciné par Montréal, par l’audace dans la scène culinaire. Je trouvais que Montréal, c’était l’endroit qui méritait que je mette mes racines », souligne-t-il.

Une histoire d’amour avec le Québec

Collin parle beaucoup de son amour pour le Québec. Ayant connu plusieurs cultures et populations, il croit qu’il y a quelque chose de spécial avec cette province en particulier, surtout par rapport au monde culinaire.

« J’ai passé 11 ans non-stop ici et des fois je me demandais si ça m’intéressait de découvrir d’autres cultures, mais dès que tu passes la frontière vers l’Ontario, par exemple, tu es beaucoup plus confronté à des chaînes de restaurants. Ici c’est un peu le mélange entre les meilleures choses d’Amérique du Nord et d’Europe, et c’est assez clair que je ne trouverai pas ce mélange ailleurs », explique-t-il.

Celui-ci travaille maintenant au restaurant Lola 45, situé sur la rue Principale à Saint-Sauveur. Il se considère « très chanceux » de pouvoir y travailler, et apprécie également beaucoup la Ville de Saint-Sauveur. « Le succès ici est clairement partagé, donc ça fait en sorte que c’est une équipe qui a plus d’ancienneté, où les gens y restent, et on peut aussi professionnellement beaucoup mieux avancer qu’à d’autres endroits », dit le chef.

« Juste depuis que je suis ici depuis septembre, je vois déjà l’évolution que ce restaurant a fait […] et ça n’arrête jamais. On nous laisse jamais trop nous reposer sur nos lauriers. On a une belle dynamique », partage Collin.

Ce dernier a aussi participé à la dernière édition de l’émission Les Chefs!, une expérience qu’il considère comme très formative.

Des valeurs bien importantes

En tant que chef, Collin Strohbach croit que l’une des choses les plus importantes dans le métier est d’être respectueux. « Je suis quelqu’un qui aime que les choses soient faites d’une certaine manière. Mais ce que je désire ne doit jamais aller au-dessus du bien-être des gens qui m’aident à réaliser [les tâches]. Des réactions colériques envers mes cuisiniers où après le lendemain matin, ils se réveillent, ils n’ont vraiment pas de goût d’aller au travail et se faire encore gueuler dessus pendant 12 heures la journée… C’est vraiment important pour moi d’éviter ça », dit-il.

Lorsqu’il travaille en équipe, il croit que c’est bien plus productif et agréable pour tous de discuter normalement et avec respect. Celui-ci reconnaît que chaque personne vit son parcours de façon différente. « J’ai 20 ans de parcours, ça m’a pris du temps pour arriver là où je suis aujourd’hui. Il faut que je permette aux autres ce parcours-là aussi », soutient le chef.

« Pendant la pandémie, on a aussi tous un peu repris conscience de notre environnement et de l’impact que nous, on a sur le monde. Et je réalisais pour moi qu’en cuisine, c’est l’endroit où je pouvais le mieux influencer mon environnement positivement, parce que c’est là où je sais comment », conclut-il.


Les trois endroits favoris de Collin dans les Laurentides

  • La boulangerie Merci La Vie, située sur le Boulevard des Laurentides à Piedmont
  • La ferme Les petits jardiniers, qui fournit des aliments au Lola 45 pendant l’été
  • Le Moulin aux Épices, situé sur le chemin du Pont à Piedmont, juste à côté du Merci La Vie

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