Déconsommation : Mieux vivre avec moins

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Pour traverser les crises économiques et écologiques qui nous attendent au 21e siècle, la déconsommation pourrait nous aider. C’est ce que soutient Jean-Sébastien Marsan, auteur d’ouvrages de vulgarisation, dans son livre Se libérer par la déconsommation : 101 manières d’atteindre la santé financière.

« Des gens qui consomment trop, qui vivent d’un chèque de paye à l’autre, qui sont surendettés, ça fait longtemps que ça existe. Mais notre époque est plus instable et plus dangereuse », explique M. Marsan. Les revers financiers peuvent être nombreux : une perte d’emploi, une inondation, un chalet qui perd de la valeur en raison des feux de forêt plus nombreux. « Pour surmonter toutes ces incertitudes-là, il vaut mieux vivre en-dessous de ses moyens. »

Pour ce faire, il est préférable de ne pas avoir de dettes à la consommation, de mettre de l’argent de côté et de ne pas avoir trop de biens matériels. « Quand on vit de cette façon, on est plus souple, plus agile et on peut réagir aux crises et tirer son épingle du jeu », croit l’auteur. Finalement, il s’agit surtout de « mieux vivre avec moins ».

Les leçons de la pandémie

L’auteur Jean-Sébastien Marsan. Courtoisie

« La pandémie a été une vaste expérience de déconsommation forcée. C’était très chiant d’être confinés et d’avoir un couvre-feu. Mais d’un autre côté, le magasinage n’était plus un loisir. Le vendredi, après une semaine de travail pénible, on ne pouvait plus aller au centre commercial pour se défouler. Et on a retrouvé de la signification dans des gestes tout simples : marcher dehors, aller au parc, lire… », illustre M. Marsan.

Selon l’auteur, les années d’abondance sont derrière nous. La crise climatique amènera des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, créera de la rareté et fera exploser les coûts. « On vit dans un monde d’excès et de gaspillage. La planète ne pourra pas le supporter encore longtemps, et notre portefeuille non plus. »

À cet égard, l’ouvrage n’est pas qu’une série de trucs et de conseils, mais bien « un nouveau regard sur l’existence », soutient l’auteur. Il faut donc revoir non seulement notre rapport au travail, aux dettes et à la consommation, mais aussi où et comment on se loge, comment on se déplace, mieux manger, bouger plus souvent, et comment on choisit nos loisirs et nos destinations de vacances.

Gérer son temps

Le livre suggère de commencer par une meilleure gestion du temps : par exemple, en lâchant les écrans, en retrouvant le temps de lire et en ne perdant plus sa vie à la gagner. « Le temps est une ressource plus importante que l’argent, et elle est non renouvelable », rappelle M. Marsan.

« C’est juste de prendre une pause. Comment j’organise mes journées ? Mes semaines ? Sur le long terme ? », invite l’auteur. Si on n’organise pas notre temps, certaines activités « vont en écraser d’autres », comme le temps d’écran qui remplace les interactions sociales ou le sport. « La gestion du temps me paraît la base, pour ensuite comprendre où va notre argent. Puis, pour mieux contrôler et réallouer nos ressources. »

Le travail, par exemple, peut prendre plus de place que vous ne le pensez. Dans l’ouvrage, on suggère de calculer son véritable taux horaire, en ajoutant son temps de préparation le matin, son temps de déplacement, les extras comme les 5 à 7, les conférences et les réunions, ainsi que le travail qu’on ramène à la maison, sans oublier le temps nécessaire pour décompresser au retour, tout comme la cigarette ou la bière qui l’accompagne. Bref, on gagne moins qu’on le pense et, surtout, on sous-estime le temps consacré au travail, illustre M. Marsan.

« En travaillant autrement, on pourrait y consacrer moins de temps, se satisfaire d’un salaire moindre, mais avoir plus de temps pour soi et plus d’indépendance. »

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