La fabrication de la pirogue préhistorique à Lac-des-Seize-Îles, en 2021. Photo : Archives de Nordy

Documentaire : Ces canots nés des flammes présenté le 4 août

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Le documentaire Ces canots nés des flammes sera présenté gratuitement au Musée du Ski des Laurentides, le 4 août prochain à 10 h. En 2018, un plongeur sportif découvre une pirogue au fond du lac Papineau. Avec d’autres plongeurs, le réalisateur Richard Lahaie est appelé sur les lieux. « Quand on découvre des choses aussi extraordinaires, on veut les partager. Je voulais faire un documentaire sur l’archéologie, mais sous-marine. Ça n’avait jamais été fait », raconte M. Lahaie.

« Je suis un réalisateur de dramatiques. Toute ma carrière, j’ai fait des téléromans et des séries jeunesse. En même temps, j’aime la plongée sous-marine. Avec Jean-Louis Courteau, j’ai exploré le lac des Seize-Îles. J’ai toujours plongé avec des caméras pour documenter ce que je voyais. C’est une passion pour moi, le tournage vidéo. Et je me suis mis à me raconter des histoires sous l’eau », confie le réalisateur.

Fabriquer une pirogue

Le documentaire suit les archéologues de l’Institut de recherche en histoire maritime et archéologie subaquatique (IRHMAS) dans leurs recherches sur la pirogue. Mais MM. Lahaie et Courteau veulent aller plus loin. « Ça nous interpellait. On se posait 1001 questions sur ce type d’embarcation, sa fabrication, etc. D’où l’idée d’en fabriquer une. »

Ce projet d’archéologie expérimentale se déroule en 2021, avec Martin Lominy d’Abotec, à Lac-des-Seize-Îles. Avec des braises, ils creusent un grand tronc d’arbre en le brûlant, comme les Autochtones le faisaient. M. Lahaie parle de « la complexité et l’ingéniosité » nécessaires pour fabriquer une telle embarcation avec des outils préhistoriques. « Ce n’était pas suffisant de montrer qu’il y avait une pirogue et le travail des archéologues sous l’eau. Il fallait que je comprenne comment c’était fait », illustre le réalisateur.

Filmer sous l’eau

Lorsqu’il découvre la pirogue, le plongeur la déplace un peu avant de réaliser ce qu’il vient de découvrir. « Sous l’eau, avec l’équipement de plongée, le masque et tout, la visibilité est difficile. Le masque grossit un peu les choses et déforme notre vision. Même si on a beaucoup d’expérience, on ne réalise pas nécessairement ce qu’on a avant de revenir à la surface », explique M. Lahaie. Tout est monochrome aussi, et beaucoup d’information est perdue.

Ces difficultés et distorsions s’appliquent également lorsqu’on tourne des images sous-marines, continue le réalisateur. Même avec son expérience, le documentaire représentait un défi pour lui. « Je plonge depuis 2000. J’ai tourné des images sous-marines avec toutes sortes de caméras. Avec le temps, les caméras sont devenues plus sophistiquées et sensibles. Et j’ai toujours un kit d’éclairage avec moi. J’ai investi beaucoup pour ça. »

Pour le documentaire, M. Lahaie a réalisé un timelapse sous l’eau, pendant que les archéologues travaillent sur la pirogue. « Je pense que c’est une première. J’ai mis la caméra sur un trépied, et il fallait mettre des poids pour le tenir en place », raconte le réalisateur.

Une pirogue dans chaque lac

M. Lahaie a vu beaucoup de choses sous l’eau, alors qu’il a plongé « partout dans le monde », de l’Alaska à l’Indonésie. « Mais je suis capable de dire qu’au Québec, on a des choses extraordinaires. […] Tous les grands lacs du Québec devraient avoir sa pirogue. On n’a pas fini d’en trouver ! Et avec les nouvelles technologies, on va pouvoir en trouver plus », croit-il.

Le projet du documentaire, qui a pris environ six ans à compléter, a aussi demandé de la patience et de la persévérance. « Parfois, il y a eu des moments d’écoeurantite aiguë. J’ai fait moi-même le montage, donc je n’avais plus de recul. Mais je suis très patient. Et le moteur premier, l’essence même qui m’habitait, c’était le désir de montrer tout ça au monde », confie le réalisateur.


À mettre à l’agenda

Documentaire Ces canots nés des flammes

  • Quand : 4 août 10 h
  • Où : Musée du Ski des Laurentides; 6 avenue de la Gare à Saint-Sauveur
  • Combien : Gratuit !

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