Don à l’UQO : Il offre l’enseignement en héritage
Par France Poirier
Alors qu’il faisait son testament, il y a quelques années, M. Guy Forget, âgé de 81 ans, a décidé de léguer tout son argent en héritage à la Fondation de l’Université du Québec en Outaouais, campus de Saint-Jérôme.
Célibataire, sans enfant, c’est sa notaire qui lui a demandé s’il y avait une cause à qui il aimerait laisser son argent en héritage à son décès. « J’aurais aimé étudier, mais à l’époque après la 12e année, il n’y avait pas de possibilité à Saint-Jérôme », nous a confié l’octogénaire.
C’est un rêve qu’il aurait souhaité concrétiser : faire des études supérieures. C’est pour cette raison qu’il a décidé de faire don de son avoir à la Fondation de l’UQO, campus de Saint-Jérôme.
« Je n’avais aucun lien avec l’UQO, ça s’est décidé dans le bureau de ma notaire. Je lui disais, je n’ai pas de conjointe, pas d’enfant. Mes frères et soeurs sont tous décédés. J’ai 42 neveux et nièces. De ce nombre, j’en ai 6 qui sont décédés. Ils se débrouillent tous bien dans la vie et ce ne serait pas des montants extraordinaires à léguer », a-t-il souligné.
Léguer l’éducation
« Ma notaire m’a demandé si j’avais déjà quelque chose qui m’avait manqué étant jeune, que j’aimerais soutenir. J’ai répondu certainement. Quand j’étais jeune, j’aurais aimé étudier plus longtemps, mais l’éducation n’était pas accessible comme aujourd’hui. J’ai pensé à la Fondation de l’UQO et au campus de Saint-Jérôme. La notaire avait déjà préparé des dons planifiés pour d’autres causes, mais pas pour la Fondation. Avec mon accord, elle a contacté le directeur de la Fondation que j’ai rencontré. Il y a quelques mois, nous avons officialisé le tout avec eux », ajoute M. Forget.
La fondation devient son héritière et aussi son exécutrice testamentaire. Par ailleurs, il a choisi la façon dont son argent sera utilisé. « Ce ne sera pas pour des bourses d’études, mais plutôt pour de la recherche ou pour développer des locaux ou des laboratoires. Je veux que ça serve pour améliorer l’enseignement. Beaucoup d’entreprises donnent des bourses, alors je voulais que mon argent serve autrement », souligne l’octogénaire.
Une première au campus de Saint-Jérôme
Il y a déjà eu une personne qui avait fait un don à l’Université du Québec en Outaouais, mais pour le campus de Saint-Jérôme, il s’agit d’une première, selon M. Forget. « J’espère que les jeunes pourront en profiter. Je ne sais pas quel montant ce sera, parce que ce sera la totalité de ma succession, et à chaque année les montants fluctuent. Je peux décéder dans quelques années, ou dans quelques jours. On ne sait pas. » Il avoue être en grande forme. Il va marcher toutes les semaines avec sa nièce au parc du Lac-Jérôme, un endroit qu’il apprécie particulièrement.
« Quand nous avons su, par l’intermédiaire de la notaire, que M. Forget avait choisi la Fondation comme héritière, nous étions heureux. Nous l’avons rencontré à trois reprises et tous les papiers ont été faits en règle », explique Chantale Germain, conseillère au développement et relations avec les donateurs à la Fondation de l’UQO. Elle explique que la campagne majeure de l’UQO sera bientôt lancée. « Les gens qui souhaitent faire des dons à la fondation peuvent participer et faire leur part pour la relève tout en ayant des avantages fiscaux », ajoute Mme Germain.
Rôle de la fondation
La création d’un programme de bourses a été le principal objectif des bâtisseurs de la Fondation de l’UQO en 1986 et demeure sa priorité. Aujourd’hui, elle a élargi sa mission et ses activités tout en restant fidèle à sa motivation première d’appuyer les étudiants et étudiantes dans la poursuite de leurs études par des bourses.
Depuis sa création, ce sont plus de 12 millions de dollars qui ont été investis dans cinq secteurs : bourses de persévérance scolaire et d’excellence académique, projets étudiants, développement de programmes, développement des infrastructures et équipements, ainsi que la recherche.