Être active pour réduire les risques
Par Aurélie Moulun
Non seulement l’activité permettrait de réduire les risques de développer le cancer du sein, mais elle réduirait aussi les symptômes lors des traitements.
« Pour 100 personnes qui font de l’activité physique d’intensité modérée – l’équivalent d’une marche rapide, ce n’est pas un marathon – ―il y a 40 % de ces 100 personnes-là qui ne vont pas avoir de cancer du sein par rapport à une population qui, elle, n’en fait pas », expliquait Kaoutar Ennour-Idrissi, candidate au doctorat en épidémiologie à l’Université Laval, au journal L’actualité.
D’après Isabelle Doré, professeure adjointe à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique à l’Université de Montréal, « l’activité physique n’a pas d’impact sur la désorganisation des cellules. En réalité, elle agit sur tout ce qui entoure le cancer, notamment sur la réduction des symptômes. »
Elle souligne d’ailleurs que la littérature scientifique démontre l’utilité de l’activité physique dès le diagnostic. « Avant, quand on diagnostiquait le cancer chez quelqu’un, on lui disait de se reposer, alors qu’aujourd’hui, au contraire, on leur recommande de bouger. De nos jours, le cancer du sein est d’ailleurs le plus étudié en lien avec l’activité physique », indique la professeure.
Réduire la sédentarité
D’après la chercheuse, dès 90 minutes d’activité par semaine, on observe un bénéfice au niveau du fonctionnement physique et psychologique d’une personne. L’activité physique permettrait de réduire la fatigue, le stress et même la douleur, selon Mme Doré.
Bien qu’elle souligne l’objectif d’atteindre les 90 minutes d’exercice par semaine, Isabelle Doré ajoute que « la réduction des comportements sédentaires permet également de réduire les risques de cancer ». Pour une personne particulièrement sédentaire, le simple fait de réduire sa sédentarité, par exemple en marchant tout en parlant au téléphone, permettrait de réduire les symptômes, explique la professeure.
La pratique d’activités physiques est bénéfique dans le contexte entourant le traitement du cancer du sein. « Elle est importante avant, pendant et après les traitements. L’activité permet d’améliorer sa condition physique et psychologique. Et une meilleure condition permet de minimiser les conséquences des traitements », indique la professeure.
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Isabelle Doré, professeure et chercheuse
Dans ses recherches, Isabelle Doré s’intéresse présentement à la conception de différents programmes en activité physique pour les personnes ayant reçu un diagnostic de cancer. Travaillant en préadaptation, c’est-à-dire le moment entre le diagnostic et le traitement, elle a créé le premier programme en activité en groupe et sous-forme virtuelle.